Nos Futurs: comment bien composer avec son passé ?

Après la famille et le couple, le réalisateur Rémi Besançon interroge l'amitié et confie les rênes de son troisième film à son acteur fétiche Pio Marmaï. Doit-on passer son chemin?

Et si on organisait une "bamboula" comme au bon vieux temps ? Celui de nos 18 ans, des premières fois, premiers émois. C'est le pari que se lancent Yann (Pierre Rochefort) et Thomas (Pio Marmaï), deux amis d'enfance que la vie a éloignés. Le premier lâche costard-cravate/couple-en-péril pour se laisser embarquer dans un scooter trip avec le second, éternel adulescent en baskets qui boit (encore) de la piquette. La (recon)quête de leurs anciens camarades va les éloigner de leur léthargique présent pour les plonger dans leurs souvenirs adolescents. 
Sous la comédie, le drame. "No futur" pour nos futurs sans repasser le temps ? A l'instar de ses précédents films Le Premier Jour du Reste de ta Vie et Un Heureux Evénement, le réalisateur Rémi Benzançon filme les souvenirs, les jolis comme les mélancoliques. Ce passé qu'il faut parfois décomposer pour mieux avancer. Sorte de quête existentielle, Nos Futurs interroge le (parfois) douloureux passage à l'âge adulte à travers l'amour et l'amitié. C'est parfois convenu voire bancal, mais plutôt charmant. Dans son costume de trentenaire triste, figé et taiseux, Pierre Rochefort est parfait. Son compagnon de route Pio Marmaï campe avec une grande justesse un ado attardé tendre et lumineux. On aimerait tous avoir eu un pote aussi charmant et bienveillant pour faire les 400 coups. Les seconds rôles gravitant autour du duo forment une bande d'amis tout aussi attachante - big up à Kyan Khojandi en DJ Max - :  on se verrait bien danser sur la piste de danse de cette bamboula. La der des der...