The Voices ou l'art de donner sa langue au chat

Quand le chat n'est pas là, les souris dansent, le chien pense et leur maître Jerry commet des meurtres à la pelle... Courez au cinéma découvrir, "The Voices", le nouveau film signé Marjane Satrapi, avec Ryan Reynolds en psychopathe gentil et Gemma Arterton en cadavre exquis. Grrr...

Mesdames, ce mercredi 11 mars, foncez voir "The Voices",  vous serez désarçonnées et séduites, comme je l'ai été, par ce film joliment déjanté aussi surprenant que divertissant. Déconcertées d'abord parce que cette comédie d'horreur, ce bijou burlesque, ce thriller farfelu... n'appartient à aucun genre cinématographique clairement identifiable.
Loufoque, extravagant, acidulé, The Voices est une fantaisie gore qui nous arrache des éclats de rire là où un opus classique nous ferait frémir d'effroi. Comment Jerry, célibataire paumé, technicien de maintenance d'une entreprise de baignoires et WC, peut-il nous être aussi sympathique alors qu'il trucide et découpe en morceaux ses jolies collègues de la compta ?
Parce que ce drame sentimental est réalisé de main de maître par Marjane Satrapi dont on retrouve la patte (voire la griffe) persane et l'humour grinçant. The Voices, ce sont parfois les voix de la sagesse, plus souvent celles de la déraison. Les voix tuent et sont le mobile des crimes.
Répliques décalées, couleurs chatoyantes, personnages attachants, regard perçant, musique en dents de scie, animaux bavards (dotés de conscience et donneurs de leçons): malgré une mise en scène volontairement outrancière, jamais on ne sombre dans le ridicule ou la vulgarité.
Vous serez charmées ensuite, parce que Ryan Reynolds tombe le masque (de Green Lantern) et excelle en combinaison rose bonbon comme dans les oripeaux du tueur en série.
Chat cynique, chien pataud, actrices anglaises ou obèses, psychopathe gentil et thérapeute dépassée : chacun y va de sa folie douce pour conter une fable éthique et brosser le portrait (réussi) d'une maladie : la schizophrénie.

Regarder la bande-annonce :