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Suggestions de diaporamas

La Palme d'or 2014 est allée à un cinéaste confirmé, le Turc Nuri Bilge Ceylan, pour Winter Sleep (Sommeil d'hiver ), huis-clos psychologique de 3h16 se déroulant dans un petit village de Cappadoce (Anatolie) aux habitations troglodytes. L'histoire ? Avec l'hiver, l'hôtel de Aydin, ancien acteur ayant atteint la soixantaine, est quasi-désert, le laissant seul face à sa jeune femme et sa soeur divorcée. Deux femmes qui vont démonter minutieusement l'image d'intellectuel éclairé qu'il se donne.

Les Prix d'Interprétation sont logiquement revenus à l'Américaine Julianne Moore pour son rôle d'actrice hollywoodienne hystérique et sur le déclin dans "Maps to the stars" du Canadien David Cronenberg et au Britannique Timothy Spall pour "Mr Turner", de Mike Leigh, dans lequel il incarne le peintre maître de la lumière dévoré par son art.

Dans un palmarès qui salue à la fois la jeune génération et ses aînés, le Grand Prix, considéré comme une Palme d'or bis, est revenu à "Le Meraviglie" de la jeune italienne Alice Rohrwacher, 32 ans. Son film raconte comment l'irruption d'un jeune délinquant et d'une émission télévisée change la vie d'un couple d'apiculteurs en quête de pureté, vivant avec ses quatre filles en marge de la société.
Le plus jeune lauréat samedi soir était cependant le Canadien Xavier Dolan, 25 ans, qualifié de "véritable génie" par Jane Campion. Le jeune prodige a été récompensé du Prix du Jury pour "Mommy" dans lequel Diane, veuve exubérante au langage fleuri, hérite de la garde de son fils, un adolescent blond bipolaire, impulsif et violent. Le benjamin Dolan partage son prix avec le vétéran de la compétition, le Franco-Suisse Jean-Luc Godard, 83 ans, récompensé pour l'énigmatique "Adieu au langage".

C'est la première fois que Cannes accorde un prix à la légende de la Nouvelle vague qui a refusé de se déplacer sur la Croisette.

L'Américain Bennett Miller, 47 ans et Oscar 2006 pour "Truman Capote", est reparti avec le Prix de la Mise en Scène pour "Foxcatcher", un drame des années 80 où un riche milliardaire (Steve Carell) prend sous sa coupe deux frères lutteurs (Shanning Tatum et Mark Ruffalo).

Le Prix du Scénario est allé aux Russes Andreï Zviaguintsev, également réalisateur, et Oleg Negin pour "Leviathan". Ce film, qui dénonce la corruption et un Etat omnipotent, raconte le destin d'un garagiste dont la vie dans une petite ville au bord de la mer de Barents, bascule quand le maire, corrompu jusqu'à l'os, jette son dévolu sur la maison et le terrain de Kolia pour un projet immobilier.

La France repart avec la Caméra d'or qui distingue le meilleur premier film de toutes les sections du Festival de Cannes, grâce à "Party girl". Il s'agit d'une oeuvre entre fiction et réalité, puisque l'héroïne Angélique, 35 ans de cabaret au compteur, et sa famille sont les acteurs de leur propre vie.