Match VTC – Taxis : bientôt un score de 2 à 0

Pendant que le gouvernement se débat dans le conflit entre les taxis et UberPop - un service de voiturage entre particuliers - une autre confrontation bouillonnante a trouvé réponse : celle opposant les VTC aux taxis.

La guerre juridique entre VTC et taxis tourne à l'avantage des premiers. Après la décision du Conseil d'Etat, qui a annulé ce mercredi le décret imposant aux voitures de tourisme avec chauffeur d'attendre 15 minutes pour charger leurs clients, c'est un autre point contesté par les taxis, et pour lequel ils ont obtenu gain de cause, qui pourrait lui aussi être réhabilité. Il s'agit de l'application Uberpop, crée par le leader mondial des VTC, l'américain Uber. Cette appli permet à des chauffeurs amateurs de transporter des passagers, moyennant finances, via une plate forme d'échanges sur mobiles. Après s'être fâchés lundi, et avoir bloqués une partie de la capitale dans la matinée, les taxis ont obtenus l'interdiction de l'appli Uber, au nom de la loi Thévenoud, le ministre éphémère, qui a été mise en place le 1er octobre pour les protéger. Mais la boite US ne l'entend pas de cette oreille et a dépêché en France son régiment d'avocats pour mener le combat judiciaire. Ils ont obtenu une première victoire auprès du tribunal de commerce de Paris le 12 décembre et réclament dorénavant une QPC (question prioritaire de constitutionnalité) auprès de la Cour de Cassation. La question concerne les principes d'égalité et de liberté d'entreprendre. Si la demande est recevable, c'est l'ensemble du dispositif Thévenoud qui s'effondre. Et l'appli Uberpop pourrait continuer de fonctionner après le 1er janvier, date à laquelle elle est censée s'arrêter. Pessimiste quant à l'avenir de sa profession, Romeo Pestana, président de l'Association Française des taxis, a confié à l'Express qu'il faudra sans doute "une nouvelle loi pour permettre aux taxis de survivre".