Île volcanique de l'Océan Indien au climat tropical humide, Mayotte recèle une biodiversité d'une richesse exceptionnelle. 610 espèces indigènes de plantes s'y déploient dont 36 ne vivent nulle part ailleurs au monde. Malheureusement depuis des décennies, la végétation originelle régresse progressivement et les formations naturelles n'occupent plus aujourd'hui que 4 % à 5 % de la surface de l'île.
Une biodiversité menacée par des facteurs humaines
Les forêts tropicales, mangroves et fourrés secs ont été remplacés par des zones agricoles ou urbaines ce qui a notamment entraîné la disparition du baobab malgache ou du palmier Rufia. Mais le défrichement n'est pas le seul problème menaçant la flore locale, avec les nombreux flux humains et commerciaux que subit l'île, de nouvelles espèces sont apparues, dont certaines constituent un réel danger pour la survie d'autres végétaux, telle que la corbeille d'or qui envahit le sol en formant de denses buissons. La richesse de la flore indigène de Mayotte attire également les collectes et prélèvements illégaux. Cela concerne notamment les arbres rares tels que l'ébène des Comores ou encore l'ocotée des Comores dont les feuilles sont utilisées en médecine traditionnelle. L'île est très prisée des randonneurs, notamment le Mont Choungui dont la flore exceptionnelle est menacée par le piétinement et l'érosion des sols causés par la surfréquentation du lieu.
La liste rouge estimant le degré de risque pesant sur chaque espèce
Depuis 2007, le Muséum National d'Histoire Naturelle et le Comité Français de l'Union Internationale pour la conservation de la nature réalisent, en collaboration avec de nombreuses organisations, une liste rouge des espèces végétales et animales menacées en métropole mais également en outre-mer. Dans ce cadre-là, le bilan réalisé pour l'île de Mayotte en constitue une nouvelle étape. Cette liste rouge est un indicateur de l'évolution des menaces qui pèsent sur les espèces, et permet de mesurer l'ampleur des enjeux, les progrès accomplis et les défis à relever pour la France.
L'urgence de prendre des mesures efficaces
Pour Mayotte, il y a urgence. Trop peu d'espaces sont protégés et, lorsqu'ils le sont, les mesures sont trop peu appliquées. Des actions pour approfondir les connaissances sur la flore sauvage de l'île, pour conserver les graines des espèces rares et pour sensibiliser le public sont organisées par le Conservatoire botanique. La liste rouge permettrait, dans les années à venir, d'orienter les actions de préservation des espèces et de renforcer l'importance de mettre rapidement en place la Stratégie Biodiversité pour le développement durable de Mayotte adoptée en 2014.
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