Ce paysagiste l'assure : ces 3 mauvaises herbes sont bénéfiques pour le jardin

Longtemps mal-aimées, les plantes sauvages retrouvent leurs lettres de noblesse. On les pensait envahissantes et inesthétiques, elles se révèlent en réalité pleines de vertus dans les jardins.

Ce paysagiste l'assure : ces 3 mauvaises herbes sont bénéfiques pour le jardin
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Dans l'imaginaire collectif, une plante qui prend de la place, dépasse des massifs ou ne suit pas les codes d'un jardin bien tenu est généralement considérée comme une plante sauvage. Pourtant, il s'agit souvent de préjugés qui résultent d'un manque de connaissance. Même celles que l'on appelle à tort "mauvaises herbes" jouent un rôle essentiel dans l'écosystème d'un jardin. Pour vous aider à mieux les comprendre et à les intégrer sans renoncer à un extérieur soigné, Alain Martineau, Président de M Paysage, paysagiste en Pays de la Loire, et adhérent de l'Unep, livre ses conseils pratiques pour bien intégrer les plantes sauvages à son jardin.

Pendant longtemps, entretenir son jardin signifiait maîtriser chaque recoin : pelouse bien verte, massifs bordés au cordeau, et produits chimiques pour éliminer la moindre "mauvaise herbe". Mais cette vision, centrée sur l'esthétisme parfait, a appauvri la biodiversité et fragilisé les sols. Aujourd'hui, les professionnels du paysage encouragent une gestion plus souple : préserver certaines espèces spontanées peut renforcer la biodiversité et limiter les besoins en engrais ou en arrosage.

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Contrairement à ce que l'on pense, certaines de ces plantes doivent être conservées au jardin, car elles sont de vrais atouts. Le paysagiste conseille tout particulièrement d'en conserver trois. Le trèfle, par exemple, fait partie de la famille des mellifères : il attire les insectes pollinisateurs grâce à son nectar, enrichit le sol en azote et peut même servir d'engrais vert au potager. L'ortie permet quant à lui de faire un excellent engrais naturel, riche en nutriments, facile à préparer et bénéfique pour la plupart des plantes du jardin. De la même manière, les pissenlits ou les pâquerettes participent à la vie du sol et offrent gîte et couvert à une multitude d'espèces. Pour résumer : les plantes sauvages ne sont pas des ennemies des plantes horticoles, mais bien leurs alliées puisqu'elles protègent les sols, attirent les pollinisateurs et favorisent un équilibre naturel.

Pour vous accompagner dans ce changement de perspective, Alain Martineau propose de délimiter une zone libre, par exemple un coin potager ou une bande en bordure, où la végétation peut s'exprimer sans contrainte. Il recommande de miser sur la diversité : les pâquerettes créent de jolis tapis fleuris, les pissenlits peuvent être consommés, le trèfle attire les insectes utiles.

Son ultime conseil ? Observer avant d'intervenir : parfois, une plante jugée inutile se révèle avoir un rôle précieux dans l'écosystème du jardin. Apprendre à accepter toutes les plantes, c'est redécouvrir une autre manière de jardiner : plus patiente, plus observatrice et surtout plus vivante.