Installer un poulailler ici peut vous coûter jusqu'à 6 000 euros d'amende par mètre carré

Alors qu'elles reviennent en force dans les jardins, certaines municipalités interdisent l'élevage des poules en milieu urbain pour éviter nuisances et mauvaises odeurs. Attention à l'amende encourue.

Installer un poulailler ici peut vous coûter jusqu'à 6 000 euros d'amende par mètre carré
© 123RF

Ces gallinacés, qui picorent joyeusement les restes de cuisine et offrent des œufs frais chaque matin, séduisent de plus en plus de citadins. Le poulailler devient tendance, éloge d'un retour à la nature et d'un mode de vie plus durable.

Mais derrière cette image bucolique se cache parfois une réglementation stricte, voire impitoyable. Dans certains quartiers pavillonnaires, des voisins se plaignent du bruit du coq ou des effluves émanant du petit abri. Les tensions montent. Le maire, alerté, tranche : l'élevage est proscrit. Et le rêve vire au cauchemar.

Pourtant, sur les réseaux, des vidéos montrent des enfants courant pieds nus dans l'herbe, une poule sous le bras, ou des tutos expliquent comment construire un poulailler pour trois fois rien avec des palettes. Tout semble simple, mais dans la réalité, une règle méconnue peut coûter cher. Beaucoup ignorent que la loi classe les poulaillers comme des constructions à part entière. Un simple abri de bois, s'il dépasse 5 m² ou s'il est jugé fixe, avec une emprise au sol, peut être soumis à une déclaration préalable, voire à un permis de construire : dans le cas où il dépasserait les 20 m² et les 12 m de haut. Dans certaines zones urbaines ou périurbaines, ces demandes sont systématiquement refusées.

Et ce n'est pas tout, en cas de non-déclaration, le Code de l'urbanisme est clair : toute construction non autorisée est passible d'une amende. Et celle-ci peut grimper très haut, vous risquez de payer 1 200 à 6 000 euros par mètre carré de surface jugée illégale. De quoi décourager plus d'un amoureux des gallinacées. Aussi, le nombre de poules autorisées par poulailler pour un particulier est limité pour distinguer l'élevage familial du professionnel. Il faut consulter le règlement sanitaire de votre département pour connaître cette limite.

Avant d'accueillir Cocotte, Rousette et leurs sœurs, il vaut donc mieux passer un coup de fil à votre mairie, consulter le plan local d'urbanisme et vérifier les règles de voisinage. Le bonheur champêtre a ses limites et un œuf à la coque ne vaut pas de se faire mettre à l'amende.