"Ça sent le sexe pas lavé, j'ai la nausée" : Charlotte raconte son pire rapport

Après quelques échanges sur Tinder, Charlotte, 34 ans, décide de rencontrer Maxime. Alors que les préliminaires sont en route, une mauvaise odeur intime vient tout gâcher. Ecœurée, elle se résigne à tout stopper. Témoignage.

"Ça sent le sexe pas lavé, j'ai la nausée" : Charlotte raconte son pire rapport
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Je suis inscrite sur plusieurs applications de rencontre depuis un bout de temps. Je cherche l'amour, c'est vrai, mais je ne suis pas contre les rencards qui débouchent sur une nuit seulement. C'est dans cet état d'esprit que j'ai proposé à Maxime un rendez-vous. Virtuellement, il m'attirait. Beau garçon, plus jeune que moi. Il faisait même fils de bonne famille, du genre grande école et appartement payé par papa et maman. Je ne m'attendais pas à grand-chose, si ce n'est à passer un bon moment. Je savais qu'on n'allait pas se rencontrer pour enfiler des perles et encore moins des alliances. D'autant que je sentais son côté hautement séducteur à travers nos échanges sur Tinder. Il s'y croyait un peu, je le voyais venir, mais ça me plaisait bien. C'était la promesse d'un petit jeu sympa entre nous, d'une nuit de sexe torride au mieux, classique au pire.

On prend un long apéro dans un café. On fait connaissance. Il est tel que je l'imaginais, un peu prétentieux. Il en rajoute pour me plaire, parce qu'il a l'air comme ça, dragueur. Peut-être aussi parce que je suis plus âgée de six ans et qu'il veut me prouver combien il est frais, doué, un bon coup. Je me dis que ça fait complètement partie du contrat. Je lui parle de moi quand il me pose des questions, je le sens parfois impressionné parce que je suis déjà dans la vie active. En même temps, il cherche sans cesse à me montrer qu'il est à l'aube de grande carrière.

"J'ai envie de lui faire une fellation"

On finit par monter chez moi. Ni une ni deux, sachant que la tension est présente, on s'embrasse langoureusement sur mon canapé. Physiquement, il est là. Epaules larges, belle tronche. Il me caresse par-dessus mes vêtements, il fait ça bien. Quelques secondes plus tard, j'ai envie de lui faire une fellation. J'ouvre son jean, descends le long de son torse et plonge mon visage dans son sexe. Et là, une sale odeur vient me chatouiller les narines, mais vraiment. Ça sent le sexe pas très bien lavé. Ça sent le renfermé. Ça sent clairement le manque d'hygiène. Je "contracte" mes narines comme pour éteindre mon odorat, et je replonge en apnée.

"Tu ne sens pas super bon, c'est désagréable"

Mais vraiment, ça sent trop fort. Et même dans ses poils. Je tiens une minute à tout casser. Ce n'est pas possible, c'est dégueulasse même. J'en ai presque la nausée. Je ne cherche pas à en rajouter. Je fais la différence entre une odeur naturelle, accentuée par l'excitation, d'une odeur tenace liée au manque d'hygiène intime. C'était vraiment compliqué et infaisable.

Mon arrêt net l'offusque presque. Il me lance un "Pourquoi tu ne continues pas ? C'était très bien". Il est sympa de vouloir me rassurer, et moi, je ne réfléchis pas et lui dis très franchement : "Tu ne sens pas super bon, c'est désagréable". Il est vexé et me répond que personne ne lui a jamais dit ça. Ce que je trouve un peu dingue étant donné le nombre de conquêtes épinglé à son tableau de chasse… Enfin d'après lui.

"La scène devient irréaliste, je lui explique comment se laver le sexe"

Je choisis de le rassurer, enfin plutôt de l'aider : je lui explique qu'il ne s'est peut-être pas très bien lavé, et qu'il ne sait peut-être pas comment faire. Je me retrouve à lui donner des "consignes" : il faut bien te décalotter. Déterminé à ne rien lâcher, fier aussi, il file dans ma salle-de-bains se faire un brin de toilette. Je lui donne une serviette, c'est irréaliste. Moi, j'attends bêtement dans mon salon, à la fois déconcertée et prête à exploser de rire. La situation est incongrue.

Le temps passe. Quelques minutes. De toute évidence, l'excitation redescend. Quand il revient, je vois bien que son égo est brisé en dix, et moi, je n'ai plus d'élan du tout. Il n'empêche qu'on reprend où on en était, du moins à peu près, car je refuse de lui faire une fellation. Dans mon cerveau, ça fuse : je me dis que même si son sexe sent désormais le Petit Marseillais à la pêche, ça reste impossible. On tente quelques va-et-vient, une pénétration un peu ennuyeuse. On essaie de relancer le truc, de réparer, mais rien n'y fait. Il finit par partir de chez moi. Je ne sais pas qui est le plus navré des deux.

"La plupart des filles n'osent pas dénoncer une mauvaise odeur, mais les hommes ne se gênent pas, eux…"

Après ça, et après avoir mis la serviette utilisée par ses soins dans la machine, je dois dire que je ressens une certaine satisfaction. Je suis contente de lui avoir dit la vérité. Désormais, sous la douche, il doit penser à moi ! Mais pourquoi pas. Si ça peut l'aider mais aussi épargner ses prochaines rencontres... Ce que je trouve dingue, pour en avoir discuté avec des copines justement, c'est que certaines se sont pris des remarques pas cool pendant le cunnilingus, alors qu'à l'inverse, elles se taisent quand le mec pue du gland. Si tout ça parait comique, le sujet de fond est là. Voilà, c'était l'histoire d'un rapport raté mais aussi d'une très bonne action.