Mon p'tit prout (de vagin) à moi !

Ah le pet vaginal ! Un simple bruit, une ambiguïté et toute l'intensité d'une partie de jambes en l'air à son apogée se voit partir en fumée. Pour le qualifier, on préférera l'onomatopée ou l'expression enfantine : prout. Prout de vagin. C'est plus mignon, non ? Rassurez-vous mesdames, ce bruit inopportun est, pour nous les hommes, une manifestation rigolote et mignonne. Pourquoi ? Parce qu'on adore vous voir rougir quand vous tentez, avec confusion, de vous justifier…

Mon p'tit prout (de vagin) à moi !
© Kaspars Grinvalds

Le contexte post-prout vaginal. Vous voilà dans l'alcôve. Vous êtes belle et délicatement parfumée. Votre compagnon, d'une main fébrile, ôte vos vêtements et découvre, émerveillé, les nouveaux dessous que vous avez soigneusement achetés pour l'occasion. Vous sentez son désir monter. Vous sentez qu'il est ému, excité, troublé. Ce soir, vous l'avez décidé, il deviendra fou. Fou de vous. C'est pourquoi vous le repoussez, histoire de l'impatienter, de faire durer le plaisir, histoire de vous amuser de son regard hagard. Du doigt, vous désignez un fauteuil. Il s'y assoit, intrigué. Vous a-t-il déjà vue ainsi ? Grand Dieu, votre regard n'est que braise ! Vous vous félicitez d'avoir bu, tout à l'heure, au restaurant, un peu plus que d'habitude : vous voilà désinhibée. Vous voilà prête à tout. Vous allez, maintenant, lui offrir la danse la plus lascive jamais offerte à un homme. Et ce n'est qu'un début. Monsieur se frotte les yeux et soupire d'aise. Il comprend que ce soir c'est le grand jeu et que rien ne pourra vous arrêter.

Introduction au prout de foufounette

Ah que cette danse a été brûlante ! Quant aux préliminaires, jamais ils n'ont été si puissants. Vous vous êtes même surprise à attraper votre amant par les cheveux pour coller plus intensément sa bouche contre votre vulve. Un sentiment de domination vous transporte. Est-ce dans vos habitudes ? Quelle importance, le plaisir est sans précédent et il est hors de question de le laisser s'échapper en vous perdant dans des interrogations vaseuses. Surtout que vous n'en avez pas fini avec votre compagnon. D'ailleurs, lui, ne se pose pas de question : son sexe est droit et fier comme un point d'exclamation ! Vous décidez de vous mettre à quatre pattes sur le lit. En position, vous exacerbez votre cambrure pour donner à vos fesses l'apparence de deux globes généreux et insolents. Un miroir vous fait face. Vous pouvez voir votre amant s'approcher. Quant à lui, il contemple votre corps offert de dos et en même temps votre regard. Ah sublime vision. C'est alors que vous lui ordonnez de vous prendre. Fort. Qu'il s'introduise jusqu'à la garde, tel un matador souhaitant infliger l'ultime estocade. Vous rugissez comme une tigresse pendant la puissante pénétration et c'est alors que :

Prrrrrrrooooooooouuuuuuuuut !

Entracte et désolation

Les corps se sont figés. Vous avez senti un déluge de sang vous monter au visage. Dans le miroir, on peut apercevoir votre visage hébété. Avez-vous crié : "Oh non !" ? Qu'importe, maintenant votre corps repose lourdement sur le lit et vous avez enfoui votre tête dans l'oreiller. Le monologue peut commencer : "je suis désolée, excuse-moi, pardon" et bien sûr il vous faut vous empresser de dire ce qui, à vos yeux, est fondamental, capital, que dis-je, vital : "ce n'était pas un pet, tu sais ? C'est mon vagin…il y a eu de l'air quand tu es entré et…  tu sais, il n'y a pas d'odeur…". Monsieur, lui, complètement coupé dans son élan, tente de reprendre ses esprits. Il s'allonge à vos côtés pour vous ôter l'oreiller du visage et vous regarder d'un air souriant et complice. Il a compris et vous taquine gentiment "Oh mon adorable p'tit prout à moi". Pour lui, il n'y a eu aucun problème. Il a même du mal à vous comprendre. "Tout ça pour ça ?". Mais votre comportement l'attendrit. Il vous embrasse sur le front. Il sait que c'est à lui de vous faire oublier cette petite déconvenue. Les rôles sont dorénavant inversés. Vous l'avez excité en vous montrant entreprenante et allumeuse ? Maintenant qu'il vous a vue confuse et toute honteuse, à la fougue s'ajoute la tendresse. Cocktail explosif. Gare à vous madame !

Point final à la gêne du prout vaginal

Quelle femme n'a pas connu ce type de mésaventure ? Et quel homme n'en a pas été témoin. "Prout" en levrette lors de la pénétration, ou dans une autre position, "prout" pendant l'orgasme, ce petit bruit qui vous paraît si déplacé, si ambigu (mon dieu il va croire que…), pour nous, mesdames, n'a qu'un inconvénient : vous faire redescendre sur terre (et nous avec) à l'instant où, souvent, ensemble, nous approchons du 7e ciel. N'y donnez pas autant d'importance ! N'est-il pas la preuve que vous êtes "humide", happée par le désir ? Laissez faire les choses. Ce n'était pas un vrai "pet", c'est entendu. Et d'ailleurs n'avez-vous jamais eu un gaz bruyant (un vrai !) en faisant l'amour, en jouissant ? Sa trompette est pourtant la preuve, en ce moment délicat, que votre corps est totalement relaxé, apaisé. Et de cet état prodigué, croyez-moi, un homme en est toujours heureux.