C'est le point commun de tous les infidèles selon une experte en relations amoureuses
Pas une excuse, encore moins une justification : un mécanisme que la psychothérapeute retrouve, inlassablement, dans ses consultations et ses recherches.
L'infidélité continue de traverser les couples. Une part significative d'adultes reconnaît avoir franchi la ligne de la tromperie au moins une fois, et les motivations sont variées. Esther Perel, psychothérapeute mondialement connue, assure repérer un motif récurrent chez celles et ceux qui glissent hors du cadre. Une dynamique intime suffisamment constante pour qu'elle la considère comme l'un des marqueurs communs de l'adultère dans les couples.
L'experte décrit un phénomène qui ne s'impose jamais brutalement. Il s'installe lentement chez certaines personnes, parfois sans qu'elles s'en aperçoivent. Il se loge dans le quotidien, dans les automatismes, dans ce que l'on met de côté faute de temps ou d'énergie. Esther Perel observe que le passage à l'acte n'est pas toujours lié à une volonté de provoquer une rupture ou de blesser : bien souvent, il surgit après une longue période où la relation semble fonctionner en surface, mais où l'individu ne sait plus vraiment où est sa place. Ce glissement intérieur peut durer des mois, parfois des années, jusqu'au moment où une échappée apparaît, comme une porte entrouverte, et où l'on s'y faufile presque sans réfléchir.
Les études menées au fil du temps lui ont permis de souligner des tendances marquées : les hommes se tournent plus volontiers vers une relation parallèle au travail, quand les femmes trouvent généralement ce rapprochement dans leur cercle amical. Une partie de ceux qui ont déjà trompé recommencent, comme si le premier pas avait installé une nouvelle zone grise dans laquelle retourner devenait plus simple. Pour autant, la spécialiste ne parle pas de fatalité, ni de traits de personnalité prédéterminés, mais plutôt d'un état intérieur qui se répète chez des profils très différents.

L'experte décrit une forme d'érosion intime progressive, parfois imperceptible. Cela peut naître d'une routine qui finit par absorber l'élan du début, d'une perte de connexion, d'une impression de fonctionner en pilote automatique. Une personne peut avoir de l'affection pour son partenaire tout en sentant qu'une partie d'elle s'est affaiblie, tassée, presque silencieuse. C'est dans cette zone trouble que certains cherchent ailleurs ce qu'ils ne parviennent plus à réveiller en eux-mêmes. Et c'est là que se loge, selon la psychothérapeute, le point commun de tous les infidèles : une "mort émotionnelle", une impression de vacuité intérieure qui finit par chercher une étincelle ailleurs. Ce qu'elle constate, c'est que l'infidélité peut devenir une forme d'échappatoire, un moyen de se détourner de questions intimes plus profondes, de taire une insatisfaction personnelle difficile à nommer.
Ce détour par l'extérieur donne l'illusion d'un nouveau départ pour l'infidèle, sans régler quoi que ce soit. Selon elle, il ne s'agit pas seulement d'un comportement, mais d'un terrain intérieur fertile à ce comportement.