TEMOIGNAGE. "Je n'ai pas fait l'amour depuis 2 ans, ça commence à faire long"

Depuis que Léa n'est plus avec Julien, sa vie sexuelle est... vide.

TEMOIGNAGE. "Je n'ai pas fait l'amour depuis 2 ans, ça commence à faire long"
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Cela fait deux ans que mon ex et moi avons rompu. Deux ans où j'ai tenté, sans grand succès, de reconstruire ma vie, d'avancer, de tourner la page. Mais la vérité, c'est que je suis encore prisonnière de cette histoire. Pas seulement émotionnellement, mais aussi physiquement. Depuis lui, je n'ai plus été capable de me laisser toucher par un autre homme, et encore moins de me sentir suffisamment en confiance pour vivre un moment d'intimité.

Avec lui, c'était différent. Dès le début, il y avait une connexion que je n'avais jamais ressentie auparavant. Je n'avais pas besoin de parler pour qu'il comprenne ce que je voulais, ce dont j'avais besoin. Son regard, sa façon de m'approcher, tout semblait naturel, fluide. C'était comme si nous étions parfaitement synchronisés. Je me souviens encore de certaines nuits avec lui, des moments où je perdais complètement la notion du temps. Il savait exactement où poser ses mains, où m'embrasser pour me faire frissonner. Il n'y avait jamais de gêne, jamais de doute. Avec lui, je me sentais belle, désirable, totalement connectée à mon corps et à mes envies.

C'est peut-être pour ça que, depuis lui, tout me paraît fade. J'ai l'impression que personne ne pourra jamais me faire ressentir ça. La première fois que j'ai tenté de m'ouvrir à quelqu'un d'autre, c'était quelques mois après notre rupture. Je pensais que j'étais prête, ou plutôt, je voulais croire que j'étais prête. Nous nous étions rencontrés lors d'un dîner organisé par des amis communs. Il était charmant, doux, et il m'a rapidement mis à l'aise. Après plusieurs rendez-vous, je l'ai invité chez moi. Mais dès qu'il a essayé de m'embrasser, tout s'est effondré. Ce n'était pas lui. Son toucher me paraissait étranger, presque désagréable. Je n'arrêtais pas de comparer chacun de ses gestes à ceux de mon ex, et à chaque fois, il échouait.

Plus aucune sensation

Ce soir-là, j'ai prétexté être fatiguée. Il a été compréhensif, mais je voyais bien sa déception. Et moi, je me sens encore plus perdue. Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à avancer ? Pourquoi est-ce que mon corps me trahissait ainsi ? Un autre homme est entré dans ma vie quelques mois plus tard. Cette fois, c'était un collègue. Nous avions beaucoup de points communs, et il m'apportait une certaine sécurité. Un soir, après un dîner, il m'a raccompagnée chez moi et a tenté de franchir cette barrière. Mais là encore, mon corps s'est figé. Ce n'était pas de la peur, mais une sorte de rejet instinctif. Je ne ressentais rien.

Avec le temps, j'ai commencé à me demander si c'était vraiment une question de comparaison. Peut-être que ce n'était pas seulement mon ex, mais aussi la peur de ne pas retrouver cette intensité. Je crois que je suis terrifiée à l'idée que tout ce que je pourrais vivre désormais serait décevant. Avec lui, tout semblait parfait, presque irréel. Quand je repense à nos moments d'intimité, c'était plus qu'un acte physique. C'était une connexion totale, une fusion. J'ai aussi réalisé que mon ex avait placé la barre très haut. Il connaît mon corps mieux que moi-même. Il savait m'écouter, interpréter mes moindres réactions. Je me sentais désirée, importante. Et même si notre relation s'est terminée brutalement, cette partie-là de notre histoire reste gravée en moi.

Il y a quelques mois, j'ai tenté quelque chose de différent. J'ai rencontré quelqu'un lors d'un voyage, un inconnu qui ne savait rien de mon passé. Je pensais que le contexte, loin de mon quotidien, pourrait m'aider à lâcher prise. Mais même là, dès qu'il a posé ses mains sur moi, je me suis tendue. J'ai ressenti une vague d'angoisse, une sorte de rejet viscéral. Je n'ai même pas pu aller plus loin. Ce qui est le plus difficile, c'est que je me sens coincé dans un cercle vicieux. Plus je bloque, plus je renforce cette idée que c'est lui ou rien. Et plus je compare, plus je me ferme.

Parfois, je me dis que je suis condamnée à vivre dans le souvenir de cette relation, sans jamais réussir à m'en libérer. Mais il y a une autre peur que je n'ose pas toujours avouer. Et si ce n'était pas seulement une question de comparaison ? Et si, en réalité, je n'étais plus capable de ressentir cette intensité, peu importe avec qui ? Aujourd'hui, j'essaie de me reconstruire, pas à pas. Je travaille sur moi, sur mes pensées, sur mon rapport à mon corps. Mais je sais que ça prendra du temps. Je veux croire qu'un jour, je pourrai à nouveau m'abandonner à quelqu'un. Que je retrouverai cette légèreté, ce plaisir, cette connexion. Mais pour l'instant, je reste figée dans ce passé, incapable de tourner la page.