Comment elles ne sont pas devenues infidèles

Elles étaient à "ça" de craquer et ont choisi de faire demi-tour. Cinq femmes nous racontent comment elles ont résisté… à l'infidélité. Témoignages.

Comment elles ne sont pas devenues infidèles
© 123RF

Elles étaient à deux doigts de se laisser tenter… Toutes ces femmes, en couple depuis plusieurs années, ont rencontré un homme qui aurait pu devenir une histoire d'un soir ou de plusieurs. Elles ont vibré, imaginé, espéré, réfléchi… jusqu'à rebrousser chemin. Quel a été l'objet de leur déclic ? Confidences.

"J'ai pensé au lendemain…", Audrey, 34 ans

"J'ai rencontré A. au café dans lequel je travaille. Il venait régulièrement prendre des verres. On discutait durant mon service, aussi mes pauses. Une gueule d'ange, des yeux plus bleus que bleu, un sourire à tomber. Quelque chose d'irrépressible me poussait vers lui. En couple depuis quatre ans – et amoureuse – je n'avais jamais envisagé être infidèle. Pas beau… Et pourtant, face à A., les choses me paraissaient bien moins graves. L'envie était plus forte que la morale. Après tout, consommer une fois et puis ? Le risque était de recommencer, d'avoir un amant, de tricher. Un soir, A. est resté tard, nous avons fait la fermeture tous les deux. Jusqu'ici, nous flirtions. Là, il s'est approché de moi, prêt à m'embrasser. Et j'ai pensé à mon visage le lendemain. J'ai pensé à ma culpabilité. J'ai pensé à mon mec et mon incapacité à vivre avec un secret pareil. Je savais que les regrets prendraient le dessus sur le plaisir… Je l'ai repoussé."

"Je me suis convaincue d'une chose : un couple, ça se répare", Marine, 31 ans

"Pendant deux mois, j'ai joué au petit jeu de la séduction avec mon collègue S. J'attendais chaque fin de journée avec impatience : l'heure de l'apéro avec l'équipe. Rentrer chez moi m'importait de moins en moins. Sept ans d'histoire, une belle routine. Cela ne me dérangeait pas tant que ça, je ne me posais même pas la question, jusqu'à ce que S. m'apporte ce que mon partenaire ne m'apportait plus : du rire, du fun, une vie sans couvre-feu, et quelques gentilles gueules de bois le lendemain au bureau. C'était dingue, c'était l'adolescence. Et puis mon mec est parti deux semaines pour le boulot. C'était la porte ouverte à bien plus avec S. Le moment – s'il en fallait un – de sauter le pas, de faire ma connerie, de vibrer dans les bras d'un autre. Je me suis donc retrouvée à quelques secondes de craquer : S. m'attendait en bas de l'appartement et moi je contemplais le salon, nos affaires, dix milliards de détails sur mon couple. Et j'ai compris : avec S. je vivais ce que mon mec ne m'offrait plus et je pouvais me battre pour réinjecter le fun qu'il manquait à ma relation. Chose faite."

"Grâce à celui qui aurait pu devenir mon amant…", Emma, 32 ans

"Je suis tombé sur M. en covoiturage. Il conduisait, on papotait. Un coup foudre sur l'A6 direction Lyon. De retour à Paris (en train pour ma part), nous avons repris contact. Enfin j'ai repris contact. Consciente de faire un pas de trop, mais bon. J'avais envie de l'appeler, de le voir. On a pris un verre. Et puis on s'est revus ainsi une fois par semaine. J'en séchais mes cours de gym suédoise pour ne rien dire à mon mec… M. me fascinait. Je m'imaginais vivre une histoire avec lui, pas seulement une aventure. Je n'étais pas encore infidèle, mais me sentais tout comme, entre nos rendez-vous et mes projections. Je lui ai dit, avant même un premier baiser. Enfin, quand je lui ai dit, il y a eu le premier baiser. Pendant deux semaines, je n'ai cessé de penser à ce moment et nous avons continué à flirter. Dans ma tête, j'étais déjà partie loin. Un soir, on allait monter chez lui, il m'a demandé dans les escaliers si j'étais sûre de moi, entre ce que je comptais perdre et gagner. A ce moment-là, je ne sais pas expliquer pourquoi, le film de ma rencontre avec mon mec a défilé. Un mec génial. Je crois qu'il faut parfois prendre conscience des petits détails du quotidien qui font le couple. On ne les voit plus avec le temps, mais nombre de petites attentions et preuves d'amour ont tout pour nous ramener à notre relation et ce qu'elle a de plus beau…"

"J'ai reconnecté corps et esprit", Apolline, 37 ans

"J'ai craqué sur mon banquier. Un rendez-vous, deux rendez-vous… Et puis on a continué à l'extérieur. Il avait beau me parler de prêt immobilier, je fondais (tout est possible). Là où je culpabilisais, c'est que mon achat d'appartement concernait mon mec et moi… Je le voyais régulièrement parce que oui, je pensais à moi. Parce que ça me faisait du bien. Parce que P. avait ce petit charme qui me transportait. Je ne voyais pas le problème, notamment parce que mon envie était purement physique. Peur de tomber amoureuse de quelqu'un d'autre, ça oui. Peur de faire l'amour comme ça, pour le plaisir, non. Face à lui, je ne résistais pas. Et il ne faisait rien pour stopper le jeu. Au bout de six mois à me "retenir", je lui ai fixé rendez-vous. C'était le bon soir. Chaleur dans le ventre pendant trois heures avant de le retrouver. Énorme envie de lui. C'était vraiment physique. En marchant jusqu'à chez lui, je tentais d'analyser cette pulsion. Ce besoin de lui, de ce "peau contre peau". Une réflexion qui m'a permis de reconnecter corps et esprit. Ce que mon esprit a dit : que j'étais amoureuse de mon mec, qu'on allait acheter un appartement, et que s'il est important d'écouter son désir, encore fallait-il tendre l'oreille au bon endroit…"

"Je cherchais simplement une présence virtuelle…", Céline, 32 ans

"J'ai retrouvé un de mes petits copains d'adolescence sur Facebook. On a discuté des heures en ligne. Je n'avais pas accès à ses photos et ça me démangeait de voir à quoi il ressemblait vingt ans plus tard… Nos échanges étaient très agréables. On riait beaucoup, on se confiait un tas de choses. Je ne réalisais pas combien j'étais dans l'idéalisation, combien je le trouvais génial sans finalement le connaître vraiment. Quand je parlais avec lui, je me sentais bien, tout simplement parce que sa présence était douce et que mon mec, très absent par le travail, me manquait sans arrêt. Je trouvais chez J. le réconfort dont j'avais besoin. Alors oui, j'ai eu envie de lui, de le voir, après trois mois d'échanges en ligne. Je lui ai proposé un rendez-vous pour la semaine suivante. Pendant les sept jours qui ont précédé les retrouvailles, je naviguais entre la hâte et l'impression de me planter. J'ai fini par annuler : j'avais certes flirté, mais je n'avais aucune raison de foncer dans une relation adultère, surtout que lui espérait quelque chose. Cet homme de mon passé n'avait pas à prendre de place au présent. Et ce qui est virtuel n'avait aucune raison de devenir réel… J'étais simplement dans une démarche égoïste, moi qui aie toujours eu peur du vide."