Marine Lorphelin : "J'ai réalisé un rêve d'enfant"

À l'occasion du Relais des Océans, Marine Lorphelin a traversé l'Atlantique à bord d'un maxi-trimaran, afin d'emmener la flamme olympique jusqu'en Guadeloupe.

Marine Lorphelin : "J'ai réalisé un rêve d'enfant"
© BPCE / Tanguy Conq

Le 7 juin dernier, le maxi-trimaran Banque Populaire XI a quitté le port de Brest pour rejoindre la Guadeloupe. À son bord, deux skippers expérimentés, Armel Le Cléac'h et Sébastien Josse, ainsi que quatre personnalités : Marie-José Pérec, Hugo Roellinger, Alexis Michalik et Marine Lorphelin. Un équipage chargé d'emmener la flamme olympique vers les outre-mer. L'ancienne Miss France, ambassadrice du Relais de la Flamme, nous a raconté cette aventure hors ducommun qui a duré un peu plus de sept jours. 

Journal des Femmes : Comment vous êtes-vous retrouvée à bord du bateau transportant la flamme olympique vers la Guadeloupe ?
Marine Lorphelin :
Paris 2024 et Banque Populaire travaillaient sur le projet depuis plusieurs mois. L'idée était de connecter les outre-mer en transportant la flamme olympique grâce à un mode de locomotion plus écologique. En tant qu'ambassadrice du Relais de la Flamme, on m'a proposé de faire partie de l'aventure. Au début, j'ai cru que c'était une blague, mais non, c'était très sérieux. J'ai pu aller découvrir le bateau au départ de la transat Jacques Vabre. Le feeling est bien passé avec les équipes et j'ai eu envie de me lancer ce défi.

Étiez-vous familière avec le milieu de la voile avant cette aventure ?
Pas du tout. Je suis sportive, je m'intéresse à différentes disciplines, mais je ne connaissais rien à la voile. Ce n'est pas du tout mon univers. Je n'avais jamais eu l'occasion de faire un séjour en mer.

Comment se prépare-t-on pour cette traversée ?
J'ai essayé de me préparer mentalement. Parce que c'est un sacré défi. Je devais lutter contre quelques appréhensions : me retrouver seule au milieu de l'océan, enfermée sur un bateau, avoir le mal de mer... Et puis nous avons pris part à deux jours de préparation. Nous nous sommes tous retrouvés à Lorient. Nous avons pu faire une navigation sur le bateau, découvrir les sensations à bord, prendre conscience de la vitesse de l'engin. On nous a aussi expliqué les manœuvres que nous allions devoir faire. Pour finir, nous avons pris part à un stage de sécurité afin de maîtriser tous les protocoles en cas de problème : un incendie à bord, une personne qui tombe à l'eau, une blessure… Ces formations m'ont permis de me rassurer en répondant à mes interrogations.  

Comment s'est passée la traversée ?
Globalement, elle s'est extrêmement bien passée. Je crois que nous n'aurions pas pu rêver mieux. La météo a été parfaite. Nous avons eu du beau temps au départ de Brest avec un peu de vent, ce qui nous a permis d'aller suffisamment vite, car nous avions tout de même un délai à respecter. J'ai eu un peu le mal de mer durant les trois premiers jours. Il faut prendre son mal en patience, essayer de se reposer, de manger et ça finit par se calmer. Là, j'ai pu véritablement profiter de la traversée. Grâce à la météo clémente, nous avons pu rester à l'extérieur du bateau. Ce sont des moments suspendus, avec l'horizon à perte de vue et le bateau qui va à 100 km/h. Cette sensation est extraordinaire. On avait vraiment l'impression d'être sur un tapis volant.

Comment était l'ambiance au sein de l'équipage ?
Une excellente ambiance. Les skippers avaient quelques appréhensions par rapport à notre capacité à les accompagner en tant que novices. On a fait de notre mieux et je crois qu'ils étaient contents de partager ce moment avec nous. Il y a également eu de très beaux moments de vie : on jouait aux devinettes, aux cartes, on a relevé des défis lancés par des écoliers sur la thématique de l'écologie. Même si nous sommes tous-tes des personnalités différentes, avec des histoires différentes, venant de milieux différents, nous nous sommes très bien entendu.

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L’équipage lors de son arrivée en Guadeloupe. © BPCE / Vincent Curutchet

En prenant part à cette traversée, quels sont les messages que vous souhaitiez faire passer ?
Personnellement, j'ai réellement pris le temps sur ce bateau de lire et de réfléchir au sujet du changement climatique et de la crise écologique. C'est absolument essentiel que chaque citoyen du monde n'attende pas que cela vienne des autres. On a tous notre part à jouer là-dedans en essayant de réduire notre impact carbone individuel. C'est difficile pour tout le monde, mais ces efforts en valent la peine. En arrivant en Guadeloupe, on a vu des gigantesques nappes de sargasses, notamment liées au réchauffement climatique et quelques déchets plastiques sur notre trajet. Ça fait toujours mal au cœur de les voir au milieu de l'Atlantique. Le deuxième message est un message d'union. Ce Relais de la Flamme existe pour connecter les départements entre eux et je crois que dans cette période compliquée, socialement et politiquement, il est très important. Nous devons rester uni-e-s, nous rassembler, nous rapprocher les un-e-s des autres. À l'arrivée de la flamme olympique en Guadeloupe, il y avait une ferveur extraordinaire. Le sport et les Jeux olympiques arrivent à créer du lien entre les gens. J'espère que cela va durer.

Qu'est-ce que la flamme et les Jeux olympiques représentent pour vous ?
Un rêve d'enfant. Le sport a toujours fait partie de ma vie. J'ai grandi en regardant les Jeux olympiques et les compétitions sportives à la télévision. C'est aussi un super levier d'inclusion sociale et pour améliorer la santé de la population. On partage des valeurs : la solidarité, la discipline, le dépassement de soi. C'est une belle école de la vie. Donc être associé à ces Jeux, c'est réaliser mon rêve de gosse. Je ne serai pas championne olympique, mais je participe à cette fête à ma manière.

Qu'est-ce que le sport a apporté à votre vie ?
Il m'a appris à prendre confiance en moi, à me dépasser. C'est aussi un excellent moyen d'être bien dans son corps et dans sa tête. Au quotidien, je suis plus dans le bien-être que dans la performance.