Tour de France Femmes : on était dans les coulisses de la première étape

Le dimanche 23 juillet 2023, le départ de la deuxième édition du Tour de France Femmes a été donné à Clermont-Ferrand. L'occasion pour le Journal des Femmes de se glisser dans les coulisses de l'équipe St Michel - Mavic - Auber 93.

Tour de France Femmes : on était dans les coulisses de la première étape
© Auguste Devaire

Samedi 22 juillet. 17h30. À quelques heures du coup d'envoi de la deuxième édition du Tour de France Femmes, l'équipe St Michel - Mavic - Auber 93 est réunie dans un hôtel des abords de Clermont-Ferrand. Sur le parking, les véhicules orange et jaune ont pris d'assaut les quelques places disponibles. Les mécanicien-ne-s s'activent, vérifiant chaque détail des montures que les filles enfourcheront le lendemain. Les assistant-e-s s'affairent aux massages et à la préparation des repas et des encas. Les directeur-ice-s sportif-ve-s peaufinent les briefings d'avant-course. Une joyeuse ruche bien ordonnée qui ne laisse rien au hasard, malgré la décontraction ambiante. Le lendemain, les sept coureuses de l'équipe s'élanceront pour huit étapes, reliant Clermont-Ferrand à Pau avec un passage par le célèbre col du Tourmalet. Un parcours difficile, qui promet un beau spectacle et qui ne laisse pas de place à l'improvisation.

La plus belle des courses

Camille Fahy, 20 ans, sera sur la ligne de départ. Première année en tant que coureuse professionnelle et premier Tour de France pour cette étudiante qui vient de valider sa deuxième année d'école d'ingénieur. La coureuse de l'équipe St Michel - Mavic - Auber 93 a appris sa sélection quelques semaines seulement avant le jour-J : "J'étais émue lorsqu'on me l'a annoncé. Le Tour de France, c'est la première course que j'ai regardée à la télévision, ça me faisait rêver". La jeune femme peut compter sur le soutien de sa famille, passionnée de cyclisme, sur le parcours : "Mon père et mon frère se sont motivés à eux aussi faire les étapes, chaque jour avant nous. Ça ne va sûrement pas être facile, mais ça me fait vraiment plaisir de partager ça avec eux." La coureuse jouera le rôle d'équipière lors de cette semaine de compétition. Son rôle : emmener la leadeuse de l'équipe, Coralie Demay, le plus haut possible au classement général.

Dimanche 23 juillet, 9h15 : nous retrouvons les coureuses au petit-déjeuner. L'ambiance est studieuse et les regards concentrés alors que le briefing de course s'apprête à commencer. Avant de se diriger vers la ligne de départ, les filles passent en revue la stratégie à mettre en place pour cette première étape sous la houlette de Charlotte Bravard, directrice sportive de l'équipe. 

L’équipe St Michel - Mavic - Auber 93 au départ du Tour de France Femmes © Auguste Devaire

10h30 : en route pour la ligne de départ et le village du Tour de France qui s'est installé sur la place de Jaude à Clermont-Ferrand. La foule est venue en nombre applaudir les 154 coureuses. Mais pas le temps de s'imprégner de l'ambiance. Alors que les filles s'avancent vers le podium pour la présentation des équipes, nous embarquons dans notre voiture en compagnie de Valérie Laudrin, l'assistante en chef, et de Ramsès, qui travaille avec elle sur la compétition. Dix ans déjà que celle que les coureuses surnomment "la daronne" occupe ce poste polyvalent. Au quotidien, c'est elle qui fait en sorte que tout roule : massage, confection des encas, du repas d'après course, hôtels et respect du timing… Ce jour-là, Valérie et Ramsès doivent assurer une partie des ravitaillements sur l'étape. L'objectif : se rendre à trois points différents du parcours et tendre les bidons d'eau aux filles. Quand le départ officiel de la course est donné à 12h15, nous sommes déjà loin devant, prêt-e-s à remplir notre mission. 

Le peloton lors de la première étape du Tour de France Femmes © Auguste Devaire

Une routine bien huilée

12h55 : Premier stop au 35ème kilomètre. Sur le bord de la route, les spectateurs sont déjà très nombreux. Nous avons de l'avance et Valérie me tend mon repas du midi : "C'est maintenant ou jamais." Car nous remontons en voiture moins d'une minute après le passage du peloton. Direction le kilomètre 70 puis 90. À très vive allure ! Je l'avoue, je me suis un peu cramponnée au siège à la première accélération. À chaque fois, le même rituel : attraper les bidons dans le coffre, accrocher au bouchon un sachet de glaçons que les coureuses glissent dans leur cou pour se rafraîchir, se positionner sur le bord de la route et attendre les athlètes en espérant qu'elles arrivent à saisir le précieux chargement sans le faire tomber. Inutile de vous préciser qu'à ce jeu-là, Valérie et Ramsès assurent. Mais pas question de traîner : la ligne d'arrivée nous attend. 

Coralie Demay et Valérie Laudrin à l’arrivée de la première étape © Auguste Devaire

15h30 : la Belge Lotte Kopecky s'impose sur cette première étape après une attaque sur la fin de course. Pour les athlètes de l'équipe St Michel - Mavic - Auber 93, place à la récup. Et la routine des filles n'a rien de reposant. Malgré les 123 km avalés ce jour-là, on roule encore un peu pour "décrasser" les jambes, on refait le plein de glucides dans la demi-heure (avec une salade de pommes de terre et d'avocat au menu ce jour-là), on se douche, on se fait masser. Les vélos, eux, repassent entre les mains des mécanicien-ne-s. Puis on repart le lendemain. Une nouvelle étape attend les coureuses, de nouveaux paysages, du dénivelé, du public et des performances. Tous les ingrédients réunis pour installer définitivement ce Tour de France Femmes comme un rendez-vous incontournable de notre été.