On a rencontré les Bleues juste avant la Coupe du monde de football 2023
La Coupe du monde féminine de football commence en Océanie le 20 juillet 2023. En attendant le coup d'envoi de cet événement sportif, les Bleues ont rencontré associations et journalistes pour un temps d'échange précieux.
Vendredi 7 juillet 2023, 16 heures. Tapis bleu tendu sur les Champs-Élysées, devant la boutique Nike House of Innovation. Sur la plus célèbre avenue de France, des dizaines de jeunes filles attendent, fièrement habillées de leurs maillots bleu ciel, les 23 joueuses de l'équipe de France de football. Nike, qui est partenaire de 13 fédérations pour la Coupe du monde, a organisé une rencontre entre les footballeuses, les membres des associations que la marque soutient, quelques influenceur-euse-s et journalistes dans son vaisseau amiral parisien. Cette prise de parole est l'une des dernières de la formation d'Hervé Renard avant le mondial, qui se déroulera du 20 juillet au 20 août 2023 en Australie et en Nouvelle-Zélande. Une équipe de France, dont la confiance est au beau fixe, puisque les joueuses ont remporté tous leurs matchs depuis l'arrivée de leur nouvel entraîneur en mars dernier. Pourtant, quelques mois plus tôt, le futur de l'équipe de France paraissait moins rassurant. Certaines stars de la formation tricolore, comme Wendie Renard et Eugénie Le Sommer, avaient annoncé se retirer en raison du management de Corinne Diacre, alors entraîneuse des Bleues. Mais ce n'est pas cet épisode que sont venues évoquer les footballeuses dans la boutique Nike. Interrogées par la présentatrice de BeIn Sport Vanessa Le Moigne, elles vont dévoiler pendant 20 minutes leurs espoirs pour la compétition à venir, leurs petits tocs d'avant match et diffuser un message d'espoir à la jeune génération.
"Venez nous voir dans les stades !"
Après trente minutes d'attente, les Bleues font leur apparition sous le regard curieux des client-e-s du magasin, qui poursuivent leur shopping dans les allées. Détendues et heureuses d'avoir battu l'Irlande 3 - 0 la veille à Dublin lors du premier match amical avant le début de la Coupe du monde; le second les opposera à l'Australie le 14 juillet. L'Australie, pays pour lequel elles s'envolent dès le lendemain. Le public, composé de membres du collectif Les Hidjabeuses, mais aussi des associations Sport dans la Ville et Futebol de Força, deux organisations que Nike soutient, s'enflamme. Elles sont là, en survêtement blanc, assises sous le slogan "En avant toujours", celles que l'on espère voir décrocher leur première étoile en Océanie. Mais avant d'atteindre la septième et ultime rencontre de la compétition, il y a du chemin. "On va prendre les matchs les uns après les autres. Il faut déjà sortir des poules et se focaliser sur nos trois prochaines adversaires", rappelle Eugénie Le Sommer, meilleure buteuse en équipe de France, qui a marqué le 89ème de sa carrière la veille contre l'Irlande. Ce qui les distingue de leurs concurrentes ? Pour Elisa de Almeida, défenseure, la solidarité : "Nous avons un groupe magnifique et c'est ce qui va faire la différence". Toujours est-il qu'elles devront s'habituer au décalage horaire – 8 heures séparent Paris et Sydney, la ville dans laquelle est situé leur camp de base – et au changement de température – l'hiver, même s'il est doux, a commencé dans cette partie de l'hémisphère. Mais on peut compter sur elles pour réchauffer l'atmosphère en musique – apparemment, certaines d'entre elles sont d'excellentes chanteuses de salle de bain, quand d'autres gèrent la playlist d'avant match avec doigté.
Croire en soi
Mais avant d'avoir la chance de disputer ce mondial sous le maillot tricolore, les 23 footballeuses ont dû affronter un certain nombre d'épreuves. Pour y parvenir, elles ont, disent-elles, toujours cru en elles-mêmes. C'est le message qu'elles ont voulu faire passer aux adolescent-e-s et jeunes adultes présent-e-s dans l'assemblée. "Tant que l'on a des rêves, il faut tout faire pour les réaliser. Peut-être qu'un jour, c'est vous que l'on viendra voir jouer dans les stades. Venez aussi nous supporter, pour que l'on soit davantage suivies et qu'à l'avenir, il y ait encore plus de monde dans les gradins", les encourage la gardienne de but Solène Durand. Amel Majri, milieu de terrain, confirme : "Il y aura toujours des obstacles sur votre route, mais le plus important, c'est de garder le cap pour aller jusqu'au bout". À Maïssa, petite fille de 8 ans très émue à l'idée de parler à ses stars, leur demande avec candeur : "Comment avez-vous fait pour en arriver là et être connues dans le monde entier ? ", les 23 rappellent qu'elles ont, pour la plupart, commencé leur carrière dans des équipes masculines. "À notre époque, il n'y avait pas beaucoup de filles qui jouaient au foot. Alors, il faut s'accrocher et continuer, si c'est ce que vous aimez. Et bien travailler à l'école !", conseille la défenseure Sakina Karchaoui. Les derniers mots de la rencontre revient à Amel Majri : "La chance que vous avez, c'est qu'il y a de plus en plus de filles qui pratiquent. D'ailleurs, les garçons, laissez-les jouer avec vous ! Elles doivent déjà prouver tellement au quotidien; laissez-les être, elles aussi, sur le terrain". Message passé.