Les footballeuses françaises pourront venir à l'entraînement avec leurs bébés
C'est à l'occasion d'une conférence de presse le lundi 3 avril 2023 que le nouvel entraîneur des Bleues a donné cette information à la presse : les joueuses pourront désormais venir s'entraîner avec leurs bébés.
Du nouveau chez les Bleues. L'équipe de France féminine de football, qui a accueilli son nouvel entraîneur, Hervé Renard, le 30 mars 2023, est actuellement en stage d'entraînement à Clairefontaine afin de se préparer à son match du 7 avril à Clermont-Ferrand contre la Colombie. Il s'agit de l'une des quatre rencontres de la France avant la Coupe du monde qui se tiendra à partir du 20 juillet en Australie et en Nouvelle-Zélande. C'est dans ce cadre-là qu'Hervé Renard a donné une conférence de presse le lundi 3 avril. Interrogé sur la composition de son équipe, que retrouvent la défenseuse Wendie Renard et l'attaquante Eugénie Le Sommer, l'entraîneur a fait part d'une nouveauté lors des entraînements. À propos d'Amel Majri, de retour chez les Bleues après avoir accouché en 2022, devenant au passage la première joueuse internationale française a accueillir un enfant pendant sa carrière, l'entraîneur a précisé : "Elle a une petite fille de 9 mois, je pense que c'est difficile pour une maman de laisser son enfant très jeune, de la laisser à la maison et de venir participer à un stage international, même si c'est son métier."
Le sélectionneur, qui a travaillé en Zambie, en Côte d'Ivoire, en Angola ou encore en Arabie Saoudite poursuit : "Dans les plus grandes sélections mondiales, il y a beaucoup de choses organisées pour les enfants. La France est un petit peu en retard, donc il faut franchir ce pas". Concrètement, lors des entraînements, il souhaiterait la présence d'un espace adapté et de personnel formé pour accueillir les enfants des joueuses. "Qui sait, peut-être qu'un jour, on se retrouvera avec quatre ou cinq bambins parmi nous", conclut-il dans un sourire.
Hervé Renard sur le retour d'Amel Majri : C'est indispensable de donner une structure aux joueuses qui ont des enfants en bas âge. La France est un peu en retard, il faut franchir ce pas #lequipeFOOT pic.twitter.com/R8qJhcIwIw
— L'ÉQUIPE (@lequipe) April 3, 2023
La maternité et le sport de haut niveau, un véritable tabou
Hervé Renard le sait et l'affirme, permettre aux mères de s'épanouir dans leur maternité et dans leur vie d'athlète est primordial : "Psychologiquement, ça a une importance capitale". Les femmes, sportives de haut niveau ou non, doivent pouvoir décider quand elles souhaitent partir en congé maternité et quand elles souhaitent en revenir. Parce qu'une grossesse ne signifie pas forcément l'arrêt du sport. En 2021, Valériane Vukosavljević, basketteuse de l'équipe de France, est par exemple montée sur la troisième marche du podium lors des Jeux Olympiques de Tokyo, alors qu'elle était enceinte de trois mois et demi. "J'étais au meilleur de mon basket. Un médecin m'a dit qu'il ne m'avait jamais vu autant en forme, autant épanouie sur un terrain", confiait-elle au micro d'Europe 1 quelques semaines après la compétition. "Beaucoup de mes coéquipières me disent qu'elles ne feront pas d'enfant pendant leur carrière, d'autres qu'elles souhaiteraient une petite pause pour une maternité", remarquait alors la sportive. Et quand elles sont de retour à l'entraînement, il faut qu'elles puissent concilier leur vie de jeunes mères et de sportives.
C'est pour montrer que tout mener de front (si on le désire) est possible que la judokate Clarisse Agbegnenou a posté sur Instagram, quatre mois après son accouchement, une photo d'elle sur un banc à l'entraînement en train d'allaiter sa fille Athéna. Un mois plus tard, la médaillée d'or olympique reprenait la compétition lors de la Champions League en Géorgie. Son prochain objectif ? les JO à Paris en 2024, avec, dans les gradins une toute petite supportrice.