Tout le monde est Charlie

Français, dessinateurs, journalistes, politiques, médias internationaux... Au lendemain de l'ignoble attentat contre Charlie Hebdo, le monde entier se mobilise pour condamner la fusillade qui a coûté la vie à 12 innocents.

"12 morts, 66 millions de blessés." La phrase fait le tour les réseaux sociaux depuis l'attaque de Charlie Hebdo. Mercredi 7 janvier, douze personnes ont été tuées de sang froid dans une attaque à l'arme automatique, au sein de la rédaction du journal satirique. Un acte barbare qui porte atteinte à un pays dans son ensemble : la France et la République sont en deuil. Dans l'Hexagone et ailleurs, les hommages et actions de soutien se multiplient pour répondre à la violence par la fraternité.

Les fusains contre les fusils. Dès l'annonce de la tragédie, les crayons de centaines de dessinateurs se sont levés contre les kalachnikovs et la barbarie pour rendre hommage aux confrères Cabu, Charb, Wolinski, Tignous et Honoré, abattus pour leurs œuvres sur papier. PlantuZep, Banksy, David Pope et les autres y sont allés de leur talent, comparant des crayons aux tours du World Trade Center, mettant en scène ces crayons face à des armes de guerre, ou encore les montrant brisés en deux, avant d'être taillés pour revenir en force. "Les canards voleront toujours plus haut que les fusils", résume très bien Bouletcorp.

La douleur en Une. Au lendemain de cette triste journée pour la liberté d'expression, les groupes médias et rédactions du monde entier ont montré leur soutien à Charlie Hebdo et aux familles des victimes. Tous les grands quotidiens français, de Libération au Figaro, en passant par Le MondeL'Humanité ou même L'Equipe ont consacré leur Une à la tragédie. Les journaux de presse quotidienne régionale se sont joints à eux, comme les titre internationaux à l'image du New York Times, de BildThe IndependantL'AvenirEl Pais...

Solidarité politique. Face au choc et à l'ignominie, des barrières politiques sont tombées mercredi 7 janvier. Dans une volonté de solidarité face à la barbarie et à l'atteinte de la République, Manuel Valls a invité Nicolas Sarkozy à la marche républicaine prévue dimanche, à Paris. Une proposition que l'ancien chef de l'Etat a acceptée, avant de rencontrer François Hollande à l'Elysée. Ce dernier recevra Marine Le Pen, François Bayrou, Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan vendredi.

La nation en deuil. A 12h jeudi 8 janvier, en plus du deuil national décrété par le Président, une minute de silence a été demandée aux Français. Elle a été rendue obligatoire dans les écoles et les services publics. Les avocats ont été priés d'observer ces 60 secondes d'hommage au sein de leurs cabinets ou de se rendre au palais de justice en robe pour y participer. A Paris, la RATP a décidé d'interrompre son trafic pendant une minute. Pendant trois jours, les drapeaux resteront en berne dans le pays.

Rassemblements républicains. En réaction spontanée à l'attaque, plus de 100 000 personnes se sont réunies en France, à Paris, Toulouse, Lyon, Rennes, Nancy... Elles ont crié leur soutien au journal satirique, aux victimes et fait part de leur sidération face à une telle violence. Une marche républicaine est prévue dimanche à 15 heures, dans la capitale, avec un parcours de la place de la République à Nation. Ce rassemblement est ouvert à "l'ensemble des partis politiques républicains, les syndicats, les associations, les cultes religieux", a précisé le secrétaire national du PCF à l'AFP. Pour contrer l'innommable, misons sur la solidarité.