Veuves joyeuses, elles rejettent la tradition indienne
Condamnées à la mendicité après la mort de leur mari, les veuves indiennes n'ont aucun droit, mais un devoir : prier. Pour lutter contre cette situation, près d'un millier de femmes en sari ont fêté le Diwali. Hourra !
Le 21 octobre dernier en Inde, la ville de Vrindavan, alors en pleine fête du Diwali, a été témoin d'un événement peu commun : un millier de veuves, vêtues de couleurs chatoyantes sont venues danser et chanter. Elles n'ont normalement pas le droit de participer aux fêtes et de s'habiller avec des vêtements colorés. D'ailleurs, elles n'ont aucun droit.
En Inde, une femme qui perd son mari est automatiquement reléguée au rang de domestique. La société considère souvent que la veuve a apporté le mauvais esprit sur le foyer. Selon la tradition indienne, l'épouse dont le mari meurt ne peut s'habiller que de blanc, couleur de deuil, ne peut plus participer aux grandes réjouissances familiales ou traditionnelles et n'est que tolérée au sein de la belle famille. Obligée de se déplacer pieds nus, elle doit dormir à même le sol, ne se nourrissant que des restes de nourriture du voisinage. Sa vie se résume alors à la prière.
Près de 10 000 veuves vivent dans ces terribles conditions. Elles viennent, pour la plupart, de l'ouest du Bengale.
Afin de lutter contre ces traditions, l'association indienne Sulabh International apporte à ces femmes une aide médicale et les incite à participer à de nombreuses manifestations publiques afin de dénoncer ces pratiques. L'ONG a même déposé un projet de loi au Parlement qui vise à améliorer le niveau de vie des veuves indiennes.
Le travail de l'association porte ses fruits puisque les mentalités changent petit à petit. Lors de la fiesta des veuves à Vrindavan, de nombreux habitants sont venus baiser les pieds des danseuses en guise de respect. "Ces lumières, les pétards, la danse, tout ça m'a rappelé les jours heureux avec mon mari et ma famille. On a même mangé des sucreries jusqu'au bout de la nuit", a déclaré à Grazia, Meena Pradham, 60 ans, veuve depuis près de 10 ans.
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