Ariane Massenet milite pour le mieux logement
La journaliste est engagée auprès de ceux qui vivent dans la précarité. A l'occasion de la deuxième journée nationale Solidarité Logement I Loge You, le 8 novembre, Ariane Massenet nous explique son combat.
En 2014, 8 millions de Français sont sans domicile fixe ou vivent dans la précarité, l'insalubrité. Un fléau que la Fondation I Loge You, créée en 2013 sous l'égide de la Fondation de France, essaie d'éradiquer. Créée par Isabelle Larochette, agent immobilier investie depuis plusieurs années pour cette cause, elle a pour mission de financer des projets d'action pour contribuer au "mieux logement".
Le 8 novembre se tiendra à Bordeaux la deuxième édition de la Journée Nationale de Solidarité Logement. La journaliste Ariane Massenet, co-fondatrice de la fondation et investie depuis le début du mouvement, nous explique en quoi elle consiste et pourquoi elle a choisi cette lutte.
Ariane Massenet : C'est un rendez-vous pour l'appel aux dons, qui nous permet ensuite de subventionner les associations de terrain, pour aider les particuliers à faire des travaux nécessaires, par exemple. Même si cette cause mérite une attention quotidienne, nous avons décidé de créer cette journée spéciale pour sensibiliser les gens à ce fléau.
A. M. : Nous avons pu financer 5 à 6 chantiers. Le 8 novembre, nous en lancerons d'ailleurs deux nouveaux avec les Compagnons Bâtisseurs. Nous essayons surtout de mettre en lumière les associations qui font bouger les choses. Notre ambition, c'est d'arriver à créer une journée officielle au calendrier, au même titre que la Fête de la Musique. Nous aimerions aussi arriver à mettre en place un guide des associations de terrain : il n'y en a pas et c'est dommage pour les gens qui souhaitent s'engager.
A. M. : On parle souvent du mal-logement dans les grandes villes, mais je suis frappée par la détresse de certains habitants de petits villages, qui doivent parfois choisir entre se chauffer et manger. Il faut savoir qu'on se retrouve rapidement dans ce genre de situation. J'ai plusieurs copines qui se sont retrouvées à la rue sans savoir comment faire. Il y a aussi ces familles qui divorcent, ces femmes qui se retrouvent seules avec un ou plusieurs enfants et une pension alimentaire "oubliée" de temps en temps et qui n'arrivent pas à trouver de logement.
A. M. : Mon investissement est le fruit d'une rencontre avec Isabelle Larochette. Ensemble, nous avons décidé de lancer cette fondation. A terme, nous aimerions devenir les "logements du cœur". On ne parle pas encore assez de ce fléau. Souvent, les gens ont honte de dire qu'ils sont dans une situation critique, parce qu'ils travaillent, qu'ils paient leurs impôts... Ce n'est pas facile d'avouer aux autres qu'on dort dans sa voiture en 2014.
A. M. : Quand on est une petite notoriété, on est sollicité par beaucoup d'associations. Je n'avais pas envie de me disperser, alors j'ai décidé de choisir une cause et de la défendre, même si je participe à d'autres petites choses quand je peux. Malgré mon emploi du temps chargé, je veux me rendre utile. L'Etat ne peut pas tout assumer, alors c'est bien de s'engager. Je me dit que j'aurais servi à quelque chose, j'en suis assez fière.
A. M. : Oui, quand je suis arrivée à Paris. Je vivais dans un logement pas cher, mais pourri. Je me souviens d'un soir où j'étais dans le hall de l'immeuble. La minuterie s'est arrêtée et j'ai senti quelque chose me passer entre les jambes : c'était un rat. Je me suis calfeutrée chez moi, je n'en ai pas dormi de la nuit. Ce n'était pas catastrophique, mais pas fameux !