Le lait à 6 euros le litre, les couches gratuites et les vacances payées par les allocs : bienvenue chez Janine Di Giovanni

Janine et ses savoureuses énormités. Installée à Paris depuis dix ans, une journaliste du magazine américain Newsweek fait état de sa vision de la France dans l'édition de l'hebdomadaire parue le 3 janvier. Elle aligne clichés et monstruosités sur l'Hexagone et suscite l'indignation amusée des internautes. Morceaux choisis.

Janine Di Giovanni vit dans le très huppé 6e arrondissement de Paris, près du jardin du Luxembourg, scolarise son fils dans la prestigieuse Ecole alsacienne, rencontre ses interlocuteurs dans un restaurant japonais étoilé... et brosse un tableau au vitriol de son pays d'adoption. Intitulé "La chute de la France", son article, empli d'inepties, provoque une vague de moqueries sur le Web et les réseaux sociaux.
En guise d'introduction, la journaliste américaine assure qu'une "fuite des cerveaux" menace la France depuis l'arrivée de François Hollande. "Ce qui se passe est comparable à la révocation de l'édit de Nantes de 1685 (...) Huguenots, protestants, persécutés partirent avec leurs nombreuses compétences", écrit-elle avant de citer le directeur juridique d'une grande entreprise : "les meilleurs penseurs de France ont quitté le pays. Ce qui reste n'est que médiocrité. (...) La France se meurt. Le socialisme la tue.

Dans la ligne de mire de cette Calamity Jane: la fiscalité, le système des retraites, les allocations chômage et même les jeunes mamans, trop sexy.
Elle rapporte les propos d'un "ami avocat" qui "travaille comme un chien pour rien - pour donner son argent à l'Etat providence". Si elle admet avoir été ravie de pouvoir profiter de certaines aides, telles que les crèches gratuites et les couches pour bébés offertes par l'Etat (ah bon ? Mesdames, vous vous ruinez pour rien, il suffirait de "remplir le bon formulaire" pour changer bébé aux frais de la princesse... Absurde), Janine Di Giovanni fustige le "gâchis" que représentent les prestations sociales en rapportant l'expérience de plusieurs de ses "copines", dont une banquière qui a "profité de ses trois mois de congé-maternité pour naviguer autour de la Guadeloupe" et tire à bout portant sur ceux qui "travaillent cinq mois avant de passer le reste de l'année dans leur maison dans le sud de la France".
François Hollande, "rondelet et plan-plan", est critiqué pour n'avoir jamais mis les pieds en Chine avant de devenir président. Quant à la ministre déléguée à l'Economie numérique "Fleur Pellegrin" (Madame Pellerin appréciera), elle a été dépêchée au Forum économique mondial de Davos car elle serait la seule membre du gouvernement à savoir parler anglais.

Ironie. Sur le fond, le sujet défend une ligne libérale classique, mais les fausses affirmations prêtent à rire. "The problem with the French is they have no word for entrepreneur" ("le problème avec les Français est qu'ils n'ont pas de mot pour entrepreneur") – écrit notre belle Anglophone. Une phrase que George Bush avait déjà prononcée en 2002...oubliant que le terme d'origine latine était emprunté à la langue de Molière. "Restons calme", commente sur Twitter le créateur du site de rencontres Meetic, Marc Simoncini.

Reconnaissant que la France a de solides acquis, tels que le TGV, Airbus et LVMH, un tourisme d'excellence ou encore "la meilleure agriculture d'Europe", Janine Di Giovanni se plaint du coût de la vie :"astronomique".
"Le lait affiche un prix effroyable, à 4 dollars (3 euros) le demi-litre". "C'est sûr que si Janine di Giovanni achète son lait au Bon Marché (magasin de luxe de la capitale, ndlr), ça coûte le prix d'une Vodka, qu'elle aille faire un tour à Leader Price", se moque un Twittos.  "Vrai, pour le lait cru de yack sauvage de Mongolie AOC chez Fauchon ?" poste @SergeSoulan.

La journaliste s'offusque également que la Sécurité sociale offre des séances de rééducation du périnée à celles qui viennent d'accoucher. Une politique nataliste en somme, puisque, rendues désirables, les femmes vont séduire à nouveau leur mari et retomber enceinte.
Pourtant, Janine Di Giovanni assure "aimer (son) pays d'adoption" et ne vouloir le quitter sous aucun prétexte. Elle rêve que son garçon puisse s'y épanouir dans l'espoir de "construire une France meilleure".

"Une caricature à la Marie-Chantal (...) qui a dû confondre Paris et Beyrouth après un réveillon trop imbibé de Dom Pérignon rosé ou de Château Margaux.", commente Anne Sinclair dans le Huffington Post.