Appli HeHop : la force de la preuve pour les victimes de violences

Alors que les violences intra-familiales sont au cœur du débat public et que les plaintes pour agressions sexuelles augmentent un peu plus chaque année, une nouvelle application va faire son apparition. Il s'agit de HeHop, un outil révolutionnaire qui aide à prouver les violences. Alors, sauvé(e)s par la technologie ?

Appli HeHop : la force de la preuve pour les victimes de violences
© Fabio Formaggio

En 2019, une femme est morte tous les deux jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint, 52 000 plaintes ont été déposées pour des viols ou des agressions sexuelles, tandis que le nombre de condamnations dans le cadre d'un procès pour agressions sexuelles a baissé de 40%. Des chiffres alarmants qui traduisent une réalité cruelle : la non-reconnaissance de nombreuses victimes. Pour faire face à cette violence inouïe, des initiatives s'appuyant sur la technologie mobile voient le jour. Dissimulées dans de simples applications, elles permettent aux victimes d'appeler à l'aide ou encore d'enregistrer des preuves de leur agression. C'est le cas de l'application HeHop, lauréate du prix de l'innovation de la Banque Européenne d'Investissement l'an dernier. 

Enregistrer les agressions, une aide cruciale vers la reconnaissance des victimes

Aujourd'hui en France, 73% des plaintes pour violences sexuelles sont classées sans suite. Afin de lutter contre cette impunité quasi systématique des agresseurs, l'application HeHop, co-fondée par Sandy Beky, permet aux victimes d'enregistrer leur agression via la capture de preuves audios, vidéos et photos.

L'enregistrement se déclenche dès que la victime prononce un mot clé "pré-enregistré". Sécurisées par la méthode du blockchain, les informations sont encodées, cryptées et non traficables, permettant au service de l'application d'y accéder à tout moment. Un élément important lorsque l'on sait que les victimes de violences peuvent mettre des mois, voire des années avant d'oser témoigner.

Les preuves capturées permettent aux victimes de renforcer leur dossier judiciaire, aux forces de police de pouvoir instruire la plainte et aux magistrats de pouvoir condamner. Une véritable révolution dans la lutte contre les violences faites aux femmes ! 

Un système qui a ses limites

Toutefois, ce type d'application peut présenter quelques limites. En effet, la justice craint toujours que ces enregistrements, photos ou vidéos soient trafiquées. Ainsi, la plainte au commissariat ou la collecte de témoignages humains seront toujours privilégiées.

Les éléments collectés par l'application rejoignent ce que l'on appelle un faisceau d'indices, mais ne constituent jamais à eux seuls LA preuve pouvant faire basculer le verdict…