Laurence Rossignol défend l’avortement à New York

Lors de la 60ème session de la Commission de la Condition de la Femme qui se tient à New York jusqu'au 24 mars, la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des Femmes, Laurence Rossignol, a rappelé l’urgence du droit à l’IVG pour toutes.

Laurence Rossignol défend l’avortement à New York
© Jean-Christophe Tardivon/SIPA

Le droit à l'avortement continue d'être menacé. Pourtant, il est inscrit dans la déclaration de Pékin de 1995 sur les droits des femmes, que de nombreux pays ont signée sans appliquer. Depuis quelque temps, le Portugal et l'Espagne ont durci les conditions d'accès à l'IVG, histoire de nous rappeler qu'il n'est semble-t-il jamais vraiment acquis. La ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des Femmes, Laurence Rossignol, est venue à New York pour réaffirmer ce droit mis en danger par le contexte actuel des conflits armés dans le monde. "Les femmes sont frappées de plein fouet par les privations de libertés, les violences, telles que l'utilisation du viol comme arme de guerre. En Irak, en Syrie, elles sont réduites à l'esclavage par Daesh, avec pour motif le fait de ne pas partager la même foi, mais surtout, d'être des femmes."  Outre ces victimes de la pire des barbaries, ce sont toutes les femmes qui sont aujourd'hui menacées. Au nom du "droit de toute personne à jouir du meilleur état de santé mentale et physique possible", la ministre réclame que tous les pays signataires s'engagent à :

  • Dépénaliser l'interruption volontaire de grossesse et supprimer les lois qui s'y rapportent, notamment celle sur l'interdiction de l'IVG
  • Envisager en tant que mesure intermédiaire, la formulation par les autorités compétentes de politiques et de protocoles imposant un moratoire à l'application des lois pénales qui concernent l'IVG
  •  Assurer l'accès à des services sans risque et de qualité, en recourant à des services conformes aux protocoles de l'OMS
  •  Veiller à ce que des informations exactes au sujet de l'interruption volontaire de grossesse soient disponibles au public et à ce que les prestataires de soins soient pleinement au fait de la loi sur cette interruption et sur ces exceptions.

Et de poursuivre sur le fait que de plus en plus d'avortements non sécurisés ont été constatés et qu'ils "représentent selon les dernières estimations, 13% des décès maternels". Espérons qu'elle soit entendue.

Laurence Rossignol ©  Jean-Christophe Tardivon/SIPA

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