"Martine à la ferme", traité de sexisme ordinaire entre députés

La députée de l'Ariège de la France Insoumise, Bénédicte Taurine, n'en a pas cru ses oreilles. Le 15 avril, les discussions s'échauffaient au sujet du projet de loi pour l'interdiction des fermes-usines. Jean-Baptiste Moreau, député de LREM la Creuse et agriculteur de profession, était en désaccord total avec sa collègue de La France Insoumise... et il est allé trop loin. "Votre vision de l'agriculture française est plus proche de Martine à la ferme et de Oui Oui au Pays des Agriculteurs que de la réalité de l'agriculture et de l'élevage français et de sa complexité", a-t-il déclaré.
Jean-Baptiste Moreau a expliqué: "C'est une proposition de loi dont la sémantique utilisée témoigne d'une triste méconnaissance de notre modèle agricole et qui puise ses fondements dans un modèle pourtant bien éloigné de celui présent dans nos campagnes".

"Ce n'est pas respectueux"

Mais le terme "Martine à la ferme" est passé en travers de la gorge de Bénédicte Taurine, qui juge les propos du député-agriculteur sexistes.

"Quand vous faites vos effets de manche, vous n'apportez rien au débat. Ce que vous faites, c'est vous faire plaisir, mais c'est absolument sans intérêt quant à la réflexion par rapport à notre modèle agricole! Ce n'est pas respectueux. Martine à la ferme, c'est pareil M. Moreau! Vous avez un autre niveau", a-t-elle répliqué durant la séance.

Bénédicte Taurine tape du poing sur la table

"Ces provocations sont intolérables. Sur un débat aussi important que le modèle agricole souhaitable pour le pays, voilà toute l'étendue des capacités à argumenter de Jean-Baptiste Moreau", s'est indignée sur la députée de l'Ariège sur Twitter. 

Bénédicte Taurine a également fait référence à sa collègue Mathilde Panot, qui avait été qualifiée de "poissonnière" par le député LREM Pierre Henriet , en février dernier: "Après 'poissonnière' pour ma collègue Mathilde Panot, on m'a affublée d'un 'Martine à la ferme'".