L'inexorable déclin de cette mythique chaîne de restaurants se poursuit, un nouvel établissement mis aux enchères

Il n'y a pas que les célèbres enseignes de prêt-à-porter qui ferment les unes après les autres. Dans le monde de la restauration, la crise aussi se fait sentir. Et cette célèbre chaîne, lancée en Bourgogne dans les années 1960, où tous les Français ont mangé au moins une fois dans leur vie, doit encore vendre un de ses établissements. 

C'est un déclin interminable qui s'est engagé pour cette chaîne mythique, dont les dizaines de restaurants partout en France ont régalé pendant des années les estomacs des automobilistes puisqu'ils ont longtemps été installés le long des routes. D'ailleurs, ce nouvel établissement du groupe qui est aujourd'hui en vente est lui situé le long de la RD1131, dans la ZAC de Mercières, à Compiègne. Placé en liquidation judiciaire, le restaurant est totalement laissé à l'abandon depuis qu'il a fermé ses portes il y a deux ans. Et il est donc à vendre aux enchères rapporte Actu Oise. Prix initial : 462 000 euros. Une somme bien en dessous des prix du marché, mais qui pourrait permettre au lieu de se réinventer. L'audience aura lieu au Tribunal Judiciaire de Compiègne, dans l'Oise, le 6 janvier prochain.

On parle ici d'un restaurant Courtepaille, établissement spécialisé dans les grillades de viande et dont l'architecture circulaire est connue de tous les Français : un toit de chaume, une grande cheminée et un logo rouge. Longtemps restée l'étape incontournable des familles françaises sur la route des vacances, l'enseigne Courtepaille a traversé une décennie de turbulences qui a failli rayer son nom de la carte dans l'univers de la restauration. Le déclin a été amorcé dès les années 2010 entre modèle économique vieillissant, endettement massif et difficulté à moderniser son image.

Puis, avec la pandémie, l'entreprise a connu un premier redressement judiciaire. Elle a été rachetée par le groupe Napaqaro (alors propriétaire de Buffalo Grill) mais la situation n'a guère changée. En 2023, le verdict tombe après un nouveau dépôt de bilan : le tribunal de commerce de Nanterre valide la reprise de l'enseigne par le groupe La Boucherie.

Cette opération s'est toutefois transformée en un démantèlement drastique, la nouvelle direction ne conservant qu'environ 80 restaurants sur les 190 restants. Ce choix radical a entraîné la disparition de plus de 1 300 emplois et la fermeture définitive de dizaines de maisons historiques à travers l'Hexagone.