Ces supercentenaires français ont tous un point commun selon ce chercheur à l'Ined
En France, on compte de plus en plus de séniors. Mais, surtout, notre pays s'illustre par sa part importante de centenaires.
La France, eldorado insoupçonné des centenaires ? Notre pays en comptait plus de 32 000 en 2024, selon les données de l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), soit 30 fois plus qu'en 1970. Les Français vivent de plus en plus vieux et, comme le souligne une enquête du Figaro Santé, si les Etats-Unis ont 504 supercentenaires et la France "que" 399, en prenant en compte la population entre les deux pays, c'est donc dans l'Hexagone que le nombre de supercentenaires par habitant est le plus élevé.
Mais où vivent les supercentenaires, ces personnes âgées de 100 ans et plus, dans notre pays ? C'est là que ça devient encore plus intéressant. La majorité de ceux qui ont atteint un âge canonique - comme la regrettée Jeanne Calment, décédée à 122 ans et qui avait décroché le record de doyenne de l'humanité - se trouvent en Guadeloupe et en Martinique, où on en recense huit fois plus qu'en métropole. D'ailleurs, la Martinique est la seule "zone bleue" française du monde. Cela décrit un territoire précis où on trouve une forte concentration de gens âgés au-delà de 100 ans.
Les autres zones bleues à travers la planète sont : Loma Linda (Etats-Unis), Nicoya (Costa Rica), Sardaigne (Italie), Okinawa (Japon) et Ikaria (Grèce, où les habitants vivent presque tous sans montre, considéré comme un facteur de stress). Plusieurs facteurs expliquent cette longévité exceptionnelle, notamment l'amélioration du système de santé, une meilleure qualité de vie et les progrès de la prévention.
Certains pensent aussi que le secret réside dans le mode de vie traditionnel qui comprend une alimentation locale et peu transformée, de l'activité physique régulière même à un âge avancé, et un stress limité. Autrement dit, manger sain, bouger, et garder la tête tranquille pourrait bien être la recette du siècle. Mais Jacques Vallin, chercheur à l'Ined (Institut national d'études démographiques), a aussi émis une hypothèse sur la raison pour laquelle il y a nettement plus de supercentenaires en Guadeloupe et en Martinique.
Ce chercheur a émis l'hypothèse de facteurs génétiques. "Certains gènes favorables à la survie auraient été sélectionnés par la très forte mortalité des esclaves sur ces territoires. Une étude génétique plus poussée en apporterait la preuve définitive - mais il est clair que tous ces supercentenaires sont descendants d'esclaves", relatent nos confrères.
Par ailleurs, parmi tous les centenaires français, neuf sur dix sont des femmes. Cela s'explique généralement par le fait qu'elles prennent davantage soin d'elles-mêmes, surveillent leur santé et vont plus souvent chez le médecin. Les hommes, eux, sont généralement un peu plus casse-cous et moins attentifs à ces détails, ce qui pourrait expliquer pourquoi ils vivent moins longtemps.