Cet ancien facteur lève le voile sur les étrennes : "J'ai pu me payer une..."
Qui dit Noël, dit étrennes ! C'est à ce moment de l'année que l'on donne un petit pécule à son gardien d'immeuble, à sa femme de ménage ou encore à son facteur. Michel, qui a travaillé 20 ans pour La Poste, nous raconte comment c'était avant...
L'inflation, la stagnation des salaires et la multiplication des taxes sur tout et n'importe quoi auront-ils la peau des étrennes en cette fin d'année 2025 ? Cette tradition, très ancrée dans notre pays mais qui ne repose que sur le bon vouloir des gens, apporte toujours un peu de baume au coeur à ceux qui perçoivent quelques euros ou des cadeaux. Michel, facteur pendant 20 ans, témoigne de ses souvenirs en la matière.
A vélo, par toutes les saisons, Michel devait parcourir un large secteur d'une ville de proche banlieue parisienne, entre les années 1980 et le début des années 2000, pour distribuer le courrier. "J'avais jusqu'à 400 adresses dans mon périmètre", se souvient-il. Et, quand la fin d'année approchait, après sa traditionnelle distribution des plis, il repartait le soir venu avec des calendriers sous le bras - on a tous connu les fameux calendriers avec des images de petits chats ou de chiots dans un panier en osier - pour toquer aux portes des habitants. Car, bien que la pratique ne subisse pas de cadre légal, les facteurs sont généralement autorisés par les co-propriétés à entrer dans les immeubles.
A l'inverse, les pompiers doivent demander l'autorisation du préfet ou du maire et les éboueurs, généralement employés municipaux ou par des sociétés privées, sont souvent interdits d'une telle démarche par les villes comme c'est le cas par exemple à Paris ou Lyon. "J'avais environ 200 personnes qui me donnaient des étrennes certaines années. Les gens ont toujours donné même si petit à petit il y avait moins de monde pour donner", précise notre ancien facteur. Si certains se contentaient de payer l'équivalent de 3 ou 4 euros un calendrier, certains habitants donnaient beaucoup plus. "Une année, j'ai pu acheter une chaîne HiFi avec mes étrennes", assure Michel.
Aujourd'hui, si le gardien reste celui qui touche généralement le plus d'argent à la fin de l'année, le facteur ne s'en tire pas si mal non plus comme le souligne BFMTV. "Les facteurs distribuent chaque année 8 à 10 millions d'exemplaires de leur calendrier pour une manne financière totale estimée à près de 100 millions d'euros", assure le site, qui précise que chaque facteur touche entre 5 et 10 euros par habitant rencontré. Sachez toutefois que vos étrennes, contrairement à des dons aux associations, ne sont pas déductibles des impôts. Si vous donnez la pièce au facteur ou au gardien, c'est uniquement pour la beauté du geste et en remerciement des services rendus dans l'année.
