Humiliations et punitions dans l'armée, cet ex militaire rétablit la vérité : "On doit être vigilant à toute personne du groupe pour..."
À 47 ans, Cédric, ancien militaire, partage son expérience des sanctions dans l'armée et remet quelques pendules à l'heure sur ce sujet qui alimente rumeurs et fantasmes dans l'esprit des Français.
Pendant des années, Cédric a vécu au rythme des missions secrètes, des entraînements extrêmes et d'une discipline de fer. Ancien nageur de combat, il a longtemps évolué dans l'ombre, au cœur de l'action. Mais un jour, tout a basculé, le forçant à changer de vie et à se reconvertir. Il nous a livré son récit de ses années au sein de la Grande muette. L'occasion d'évoquer avec lui un mythe bien coriace dans l'imaginaire des Français concernant l'armée : celui des sanctions.
Avant de parler de sanctions dans l'armée, Cédric tient à apporter une nuance importante. Il ne s'agit pas de punitions au sens strict, mais bien de sanctions. Et souvent, elles ne tombent pas sur une seule tête. "Souvent, les sanctions sont collectives", a-t-il précisé. Le but ? Forger la solidarité et l'esprit d'équipe. Une erreur individuelle peut avoir de lourdes conséquences en mission, et c'est tout le groupe qui en paye le prix. "Une personne qui fait une erreur, ça punit tout le groupe", a-t-il expliqué. Un système qui peut paraître dur, mais qui pousse chacun à veiller sur les autres, à renforcer cette vigilance collective vitale dans les opérations.
Et que ceux qui s'imaginent des scènes d'humiliation à la Full Metal Jacket se rassurent : ce n'est pas le genre de la maison. "Les punitions, comme vous le dites, ce ne sont jamais des humiliations. C'est plutôt d'aller dehors, alors que vous êtes en pays d'hiver... Tout le monde va se mouiller, alors qu'il fait 3 degrés. Ça va être de faire des pompes ou courir autour d'un bâtiment en portant des charges un peu lourdes", a-t-il listé.
"Ce qui est important, c'est la force du collectif. Tout le monde doit vérifier le travail de tout le monde. On doit être vigilant à toute personne du groupe pour que le groupe ne soit pas sanctionné", tient-il à préciser. Mais malgré la sueur, la fatigue et les températures polaires, Cédric a avoué avec une pointe de nostalgie "qu'avec le recul, c'est toujours drôle". Pas certain toutefois que tous ses ex-camarades en gardent exactement le même souvenir mais à chacun son expérience.