Agathe a quitté Paris pour Genève : Un très bon salaire à la clef mais "il faut savoir qu'en Suisse..."
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Agathe a quitté Paris pour Genève : Un très bon salaire à la clef mais "il faut savoir qu'en Suisse..."

L'herbe est-elle vraiment plus verte ailleurs ? Alors que les salaires en France sont le sujet d'une frustration constante pour les salariés, certains compatriotes décident de sauter le pas de l'exil. C'est le cas d'Agathe, qui s'est installée à Genève. Elle nous raconte la réalité d'une vie en Suisse.

Il y a quelques années, Agathe décide de prendre ses cliques et ses claques, laissant Paris derrière elle pour une nouvelle vie à Genève. Un départ vers la Suisse comme un peu plus de 170 000 autres Français, selon les données de France Diplomatie. Et si le chocolat, la fondue et les pistes de ski sont des raisons valables pour franchir la frontière, les salaires restent avant tout l'argument majeur. Ce qu'admet volontiers cette française de 36 ans.

"J'ai décidé de quitter la France et notamment Paris, pour un mode de vie plus doux, plus calme et plus nature. Retrouver une vie moins stressante. Le mode de vie que j'avais à Paris ne me convenait plus. Et aussi, on ne va pas se mentir, avoir un salaire qui me permet de faire des activités à côté comme partir en voyage ou faire des activités sportives", nous confie Agathe. Sa chance, c'est qu'elle travaille dans le milieu bancaire et que Genève est une place incontournable pour cela. Et elle ne fait pas mystère de son très beau salaire : 103 000 francs suisses brut annuel, soit environ 110 000 euros. Ce qui la met un peu au dessus du salaire annuel brut moyen qui est de 78 000 francs suisses.

Mais n'allait pas croire que cela lui permet de s'acheter des lingots d'or tous les quatre matins et de vivre comme un pacha. Car en Suisse... tout est cher ! Par exemple, son appartement de 35 m² lui coûte l'équivalent de 2000 euros, bien plus qu'elle payait en vivant à l'époque dans le 14e arrondissement de Paris. Et, tenez-vous bien, à cela s'ajoute la coquette somme de 700 euros de frais de santé tous les mois (assurance maladie et mutuelle). "Nous ne sommes jamais remboursés à 100% comme nous pouvons l'être en France et les rendez-vous chez des médecins spécialisés peuvent revenir très cher. Mieux vaut être en bonne santé en Suisse mais le système de santé est meilleur qu'en France car ils ont plus de budget."

Et les impôts dans tout ça ? Agathe tord le cou à la rumeur tenace : non, en Suisse, personne n'échappe totalement à l'impôt ! "Cela dépend du canton de résidence où l'on vit et du salaire. Pour ma part je suis prélevée de 15% en moyenne de mon salaire mensuel", dit-elle. Au total, elle estime dépenser presque la moitié de ses revenus tous les mois en frais fixes. Seuls postes de dépense où elle est gagnante par rapport à la France : l'électricité et le leasing de sa voiture.

Outre l'aspect financier, Agathe reconnait que son déménagement à Genève lui permet aussi de vivre en se sentant plus en sécurité qu'en France. "Les gens sont respectueux. Je n'ai aucun problème à sortir seule le soir ; il m'est déjà arrivée de laisser ma voiture ouverte par inadvertance et qu'elle soit intacte à mon retour", dit-elle, sans vouloir non plus faire croire que ce serait "le pays des Bisounours" et soulignant que les Suisses sont "assez racistes dans les campagnes, notamment envers les Français."

Ici, elle y aime "la douceur de vivre, les paysages et l'accès à la nature" mais admet aussi que de sa vie en France, elle est manque d'une "offre culturelle" plus riche et ne se fait toujours pas aux restaurants qui ne servent plus après 21H30. Des broutilles face à ce qu'elle a gagné en traversant la frontière. D'ailleurs, elle le clame haut et fort : elle ne "regrette absolument pas" d'avoir quitté la France.