Disparaitre volontairement pour toujours, c'est possible pour 3000 euros dans ce pays champion du genre

En France, depuis 2013, seules les disparitions de personnes majeures, jugées "non inquiétantes" échappent à une enquête de police. Chaque année, on estime que ce sont 2 500 adultes qui choisissent de disparaître sans donner de nouvelles. Ce chiffre, bien qu'impressionnant, est loin d'atteindre celui du pays détenant le record mondial du nombre de disparus, qui s'élève à des dizaines de milliers chaque année. 

Dans ce pays, certaines entreprises se sont même spécialisées dans l'aide à la disparition. Elles assistent les personnes souhaitant disparaître discrètement en leur offrant un hébergement dans des lieux secrets, loin de leurs proches... Dans un article publié en 2016, le New York Post précisait que ces entreprises pouvaient facturer leurs services de disparition aux alentours de 3200 euros.

Les raisons de disparaître du jour au lendemain sont multiples. Il peut s'agir d'un étudiant qui échoue dans ses études et n'assume pas le regard de sa famille, un employé qui se fait licencier ou une personne accablée par les dettes. Il n'y a donc pas de profil type du disparu. Dans ce pays, la plupart des disparus vivent en marge de la société, effectuant des "petits boulots" que personne ne veut faire, comme manœuvres sur les chantiers ou plongeurs dans les restaurants.

Malgré l'ampleur du phénomène, les disparitions restent un sujet tabou. Où ça ? Au Japon. Après la publication de leur livre Les Évaporés du Japon, la journaliste Léna Mauger et le photographe Stéphane Remael ont dressé un constat. Dans le pays du Soleil levant, disparaître volontairement est intimement lié à l'honneur. Cette notion de dignité est essentielle au Japon comme a pu le souligner Léna Mauger. "Chez nous, fuir est vu comme de la lâcheté, tandis qu'au Japon, lorsque l'on perd la face, partir est nécessaire pour sauver son honneur", a-t-elle expliqué dans Les Inrockuptibles.

Certains hommes et femmes disparus finissent par reprendre leur vie. En effet, la fuite peut parfois être temporaire, surtout pour ceux qui étaient accablés par des dettes. Dans la société nippone, après cinq ans hors du système, les dettes d'un individu sont effacées, ce qui permet à certains disparus de revenir à une vie normale.