Dans ce pays d'Europe, sorcière est un métier officiel - et le salaire est élevé !

Elles sacrifient des pigeons, lisent l'avenir dans le marc de café et prononcent des incantations troublantes... Dans ce petit pays d'Europe, la profession de sorcière n'est non seulement pas rare, mais en plus elle est reconnue officiellement. De nombreuses femmes sont persuadées d'avoir reçu un don et d'avoir la responsabilité de l'utiliser pour le bien commun. Une reconversion ça vous tente ?

Les sorcières sont reconnues officiellement... et grassement payées !

Les peines de cœur, l'impuissance, les esprits possédés par le mal : les sorcières prétendent pouvoir tout régler… à condition qu'on les règle. La plupart du temps, en fonction des rituels, plus ou moins lourds, les prix vacillent entre 200 euros et plusieurs milliers d'euros par prestation, ce qui permet de se faire un sacré salaire à la fin du mois ! Certaines pratiquent même à distance et des clients du monde entier peuvent les consulter.

Mais où donc peut-on faire appel à une sorcière ? Pour cela, il faut se rendre en Roumanie. Le métier est loin d'être marginalisé et il s'agit même du seul pays d'Europe où il est officiellement reconnu. Dans le Classeur des Occupations, les professionnelles sont décrites comme des "travailleuses" du service à la personne "décrivant le passé et prévoyant les événements futurs".

Pendant longtemps, la sorcellerie est restée une pratique interdite et passible de prison, notamment sous la dictature de Nicolae Ceausescu. Mais en 1989, à la chute du dirigeant, les sorcières sont devenues extrêmement populaires dans le pays de Dracula. Certains prêtres recommandent même leurs services aux fidèles désespérés. Mais les hommes ne peuvent pas exercer ce métier !

Des pratiques surprenantes et de très bons clients pour les sorcières

Mihaela, une sorcière interrogée dans le cadre d'un reportage pour le média Youpress, a par exemple une méthode bien précise pour retrouver des âmes sœurs qui se cherchent : elle tresse 27 couronnes de fleurs, le chiffre étant sensé être magique. Un rituel de magie blanche. Mais d'autres pratiquent la magie noire… avec des procédés plus radicaux. Bratara Buzea est l'une d'entre elles. Pour Youpress, elle a montré comment elle aidait une jeune femme atteinte de troubles nerveux à se libérer d'un mauvais esprit. Pour ce faire, elle a sacrifié un pigeon afin que tout le mal qui menace la personne soit transféré sur l'oiseau et a conclu le rituel en brandissant un balais enflammé. 

Selon le défunt anthropologue Vintila Mihailescu, qui avait mené une étude en 2015 à Bucarest, 4 Roumains sur 10 avaient à l'époque eu recours au moins une fois à la sorcellerie. Le chercheur était convaincu que cette popularité s'expliquait par la peur de l'avenir de ce peuple qui réside toujours dans l'un des pays les plus pauvres d'Europe…