10 ans du Mariage pour tous : Christiane Taubira dévoile un méconnu souvenir physique des débats [Vidéo]

Joyeux anniversaire au Mariage pour tous ! Le 23 avril 2023, cette loi sociale historique pour la France a en effet fêté ses dix ans d'existence. Une loi qui a ouvert le mariage - et l'adoption - , à tous les couples de même sexe dans le pays, et dont l'ancienne ministre de la Justice, Christiane Taubira, est à l'origine ; avec aussi Dominique Bertinotti, alors ministre déléguée à la Famille lors de la présidence de François Hollande.

Dix ans plus tard, et toujours aussi émue, Christiane Taubira a accepté de revenir sur ce moment historique auprès de nos confères de l'INA. Et elle a fait une révélation sur la manière dont elle a vécu les débats à l'Assemblée nationale...

Christiane Taubira face aux députés : ce souvenir physique des débats

Dans une interview fleuve des plus intéressantes, Christine Taubira, à qui la France doit donc le projet de loi dit Mariage pour tous, a donc fait des confidences sur l'adoption de la loi - après des mois de débats et de manifestations notamment de la Manif pour tous avec des mots violents et homophobes-, mais également sur les conditions de son adoption. Et à celle qui a été ministre de la Justice entre 2012 et 2016 d'avouer... qu'elle avait eu très froid au sein de l'Assemblée Nationale. "Il fait froid dans l'hémicycle", a-t-elle notamment avoué en riant, dévoilant avoir été marquée jusque dans sa chair par ces débats. Et à elle d'ajouter, toujours souriante : "Moi je suis un oiseau équatorial. Peut-être que l'un de mes souvenirs les plus tenaces, c'est que je crevais de froid toutes les nuits dans cet hémicycle". 

Après 136 heures de débats, l'Assemblée nationale avait alors adopté le texte avec 331 votes pour.

Christiane Taubira dénonce "l'homophobie" et "l'ignorance" de la Manif pour Tous 

Dix ans, et 70 000 mariages plus tard, Christiane Taubira s'est donc souvenue de la force de ses convictions. Mais également de celle de la Manif pour Tous, nom que c'était alors donné les opposants à cette loi. "Si c'était à refaire, je le refais dix fois", a-t-elle expliqué sans sourciller. "J'aime la vie, j'aime les gens, j'aime la castagne aussi", a-t-elle avoué dans la foulée. "Je savais que ça serait rude. Je savais qu'à l'Assemblée ça le serait. Je savais que dans les rues ça le serait", a-t-elle ensuite concéder. Avant de poursuivre, toujours aussi sûre d'elle : "Se battre pour de belles choses, je considère que c'est un privilège".

Et à la vision de certaines images d'archives de manifestations contre le Mariage pour Tous, l'ancienne Garde des Sceaux ne mâche pas ses mots : "C'est clairement de l'homophobie. Ce sont clairement des paroles homophobes incontestablement". "Ça révèle une ignorance, une ignorance du monde, une ignorance de la vie, une ignorance de la saveur de la vie", a osé la femme politique aujourd'hui âgée de 71 ans. Avant de visionner, visiblement très émue et tentant tant bien que mal de retenir ses larmes, le moment tant attendu du vote final de cette loi. 

10 ans du Mariage pour tous : François Hollande réagit (et les anti qui ont changé d'avis...)

L'ancien président socialiste, qui avait inscrit ce projet de loi dans son programme lors de sa campagne présidentielle, a pris la parole à l'occasion des 10 ans de la loi. "Aujourd'hui, je pense aux 70 000 couples qui ont pu se marier depuis l'adoption du Mariage pour tous il y a 10 ans. Cette grande loi a profondément transformé notre société pour plus d'égalité, de liberté, et de joie. Je suis fier de cela", a commenté François Hollande sur Twitter.

Sur la Toile, on a aussi pu voir fleurir de très vives réactions de colère face à une petite poignée d'anti Mariage pour tous de l'époque qui font soudainement, à l'heure où la Macronie ne sort pas la tête du dossier des retraites et de la polémique du Fonds Marianne de Marlène Schiappa, un inattendu mea culpa... "Je suis conseiller municipal, si un couple gay souhaite que je les marie, je le ferai bien volontiers. Voter contre était une erreur de ma part. Francois Hollande avait raison", a par exemple déclaré le décrié ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.