Un couple accusé d'avoir tué l'octogénaire à qui ils avaient acheté en viager

Qui a tué Michel Voltz ? Un couple de Mosellans a été envoyé aux assises ce 16 novembre. Ils sont accusés d'avoir assassiné cet octogénaire à qui ils avaient acheté un appartement en viager, selon l'Est Républicain. L'homme nie le meurtre, la femme dit avoir agi sous la contrainte de son mari...

Un couple accusé d'avoir tué l'octogénaire à qui ils avaient acheté en viager
© blinow61/123RF

Bien qu'il représente un intérêt pour l'acheteur comme pour le vendeur, le concept du viager reste particulier. En choisissant ce mode d'achat immobilier, l'acquéreur espère le décès rapide du vendeur, à qui il verse une rente chaque mois. Certains, peu patients, sont prêts à tout accélérer le processus… quitte à tuer la personne âgée avec qui ils ont fait affaire. Ce serait le cas d'un couple mosellan, envoyé mercredi devant la cour d'assises, rapporte l'Est Républicain. Il est poursuivi pour l'assassinat, en juillet 2020, de Michel Voltz, 82 ans, à qui il avait acheté un appartement en viager. Le corps du retraité a été découvert dans une fosse de trois mètres, sur un terrain non loin de sa maison située à Faulquemont, en Moselle.

Des voisins attentifs et peu crédules

L'octogénaire vivait seul, mais entretenait de bonnes relations avec ses voisins, Anthony et Brigitte, qui ont donné l'alerte quant à sa disparition, explique le journal régional. Michel Voltz avait en effet l'habitude de déposer quotidiennement dans leur boîte aux lettres son journal, après l'avoir lu. Après trois jours sans recevoir le moindre canard, Anthony et Brigitte, inquiets, se rendent à la gendarmerie. Dépêchés sur place, les pompiers retrouvent sur la table une salade de tomates prête à être dégustée... Mais pas de Michel Voltz. 

Quelques jours après la disparition actée de leur voisin, Anthony et Brigitte reçoivent la visite étrange d'un couple, accompagné de deux jeunes enfants. Les deux individus prétendent être très proches de Michel Voltz, qui les aurait informés de son hospitalisation soudaine en Allemagne et de sa volonté d'être par la suite admis dans un Ehpad Outre-Rhin. Il leur aurait aussi proposé de s'installer dans sa maison, indique l'Est Républicain. Les voisins de l'octogénaire doutent de cette version des faits. L'enquête montrera qu'ils avaient raison.

Un couple pas très net

L'homme, Abderrahim Ghelouci, 46 ans, est déjà connu pour faux, escroqueries et violences commis en France, en Suisse, en Allemagne, en Belgique et au Luxembourg. Les enquêteurs s'aperçoivent également rapidement qu'il a acheté en viager en 2017 un appartement appartenant à Michel Voltz et situé à une vingtaine de minutes de sa maison. Il a également fait l'acquisition en juin 2020 d'un terrain à une trentaine de kilomètres au sud de Faulquemont. C'est là que les gendarmes découvrent le corps de la victime, partiellement calciné. Il était enterré à trois mètres de profondeur, dans un trou prétendument destiné à accueillir une cuve de récupération des eaux de pluie, selon le paysagiste embauché par Abderrahim Ghelouci et interrogé par les enquêteurs. Selon les conclusions de l'autopsie, Michel Voltz a été étranglé. Pour l'heure, Abderrahim Ghelouci, nie le meurtre de l'octogénaire. Sa femme, elle, soutient que son mari en est l'auteur et qu'il l'a contrainte à l'aider à déplacer le corps.