"Je voulais mourir à côté de lui" : Nicole (70 ans) a tenté de tuer son mari après un rapport sexuel, elle explique son geste fou

Il y a quatre ans, Nicole, aujourd'hui âgée de 70 ans, essayait de tuer son mari. Son procès se tiendra les 8 et 9 décembre 2022. Dans l'attente de son audience, la septuagénaire s'est confiée au "Parisien" pour tenter d'expliquer son geste.

"Je voulais mourir à côté de lui" : Nicole (70 ans) a tenté de tuer son mari après un rapport sexuel, elle explique son geste fou
© Gorassini Giancarlo/ABACA

Son geste a failli coûter la vie de son mari, Bernard, 73 ans. Au mois de mars 2018, Nicole assène à son mari de plusieurs coups de couteau. L'histoire de ce couple fragilisé par de nombreuses épreuves bascule à ce moment-là, la vie de Nicole avec. Quatre ans plus tard, Nicole est dans l'attente de son procès qui se déroulera les 8 et 9 décembre devant la cour d'assises de Charente-Maritime. Une épreuve difficile pour celle qui s'est confiée au Parisien sur son geste fou : "J'ai pété les plombs. Je n'avais pas prévu de le tuer.."

Retour sur une histoire de couple compliquée

Nicole est au moment des faits mère au foyer et, son mari Bernard, un ancien agent d'entretien à la retraite. Le couple n'est alors plus que deux personnes qui partagent encore un foyer. En effet, à ce moment précis, ils sont sur le point de mettre fin à cinquante ans d'union et se remettent, comme ils peuvent d'une succession d'épreuves difficiles. En 2010, leur vie bascule lorsque leur fils se tue dans un accident de la route. Mais l'horreur ne s'arrête pas là : six ans après, leur fille est victime d'un accident vasculaire cérébral qui la laissera très handicapée par la suite, comme le précise Le Parisien.

Deux épreuves qui ont remis en question l'équilibre familial et conjugal. C'est alors que Bernard trouve du réconfort dans les bras d'une autre, Josiane, une amie de Nicole. Le bât blesse. Leur histoire d'amour dure à tel point qu'après plusieurs mois, Bernard décide de quitter le foyer pour s'installer auprès de sa nouvelle compagne. Une décision qui n'est évidemment pas au goût de tout le monde et qui a des répercussions graves. Nicole prévoit alors de se suicider avant de menacer son époux de meurtre s'il la quitte, explique le journal. Des menaces qui ne sont pas prises au sérieux par Bernard qui décide de passer quelques jours en Dordogne avec Josiane. Des vacances qui semblent lui avoir ouvert les yeux puisqu'au retour de celles-ci, il annonce à Nicole qu'il part définitivement.

L'intention de se donner la mort

La veille de son départ, il aurait tout de même évoqué l'envie d'un dernier rapport sexuel. Après quoi elle serait descendue chercher un couteau pour se donner la mort : "Je voulais me foutre en l'air mais je me suis dit qu'il allait partir avec moi. Je voulais mourir à côté de lui", explique-t-elle aux gendarmes. Nicole a donné plusieurs coups de couteau à son mari, qui lui a valu la perforation du pectoral gauche et une blessure au niveau du thorax.

"Bernard, c'est ma moitié depuis plus de cinquante ans, martèle encore aujourd'hui l'épouse éconduite. Il vit avec une autre femme depuis plusieurs années, c'est vrai, mais nous sommes toujours mariés, il a d'ailleurs renoncé à sa demande de divorce. Comme s'il faisait machine arrière... Je n'ai pas perdu espoir de passer mes vieux jours avec lui. À condition que je ne sois pas en prison."

La thèse du crime passionnel s'impose

Selon Le Parisien, Nicole a révélé des failles narcissiques et un réel sentiment d'abandon, après une expertise psychiatrique. Ces faits pourraient expliquer son passage à l'acte. En revanche, son expertise psychiatrique n'aurait pas mis en évidence une quelconque altération du discernement lorsqu'elle a agressé son mari. Selon l'avocate de Nicole, Me Francesca Satta, la thèse du crime passionnel est privilégiée : "Nicole n'envisageait pas la vie sans son mari, dont elle était encore follement amoureuse, mais elle n'a pas prémédité son geste [...] elle ne l'a envisagé que dans les minutes précédentes, à l'issue d'un rapport sexuel qui scellait de manière paradoxale la rupture de son couple ", précise-t-elle. Nicole risque aujourd'hui une peine pouvant aller jusqu'à la perpétuité.