Meurtre de Mireille Knoll : qui a "enfoncé onze fois le couteau" ?

Le procès des meurtriers de Mireille Knoll s'ouvre le 26 octobre, plus de trois ans après la tragédie. Devant la cour d'assises de Paris, deux accusés et la mère de l'un d'eux, soupçonnée d'avoir nettoyé l'arme du crime, doivent faire face à la justice. 
Le drame se déroule le 23 mars 2018. A 18h30, des résidents d'un HLM du 11e arrondissement sont alertés par l'odeur de brûlé et des fumées au sein de l'immeuble. Les pompiers débarquent dare-dare et, en pénétrant l'appartement de Mireille Knoll, découvrent le corps en partie calciné de cette dame de 85 ans et survivante de la Shoah. Onze coups de couteau lui ont été assénés. L'un de ses deux fils, Alain Knoll, qui rend tous les jours visite à sa mère atteinte de Parkinson, apprend l'atroce nouvelle quelques heures plus tard.
L'enquête révèle peu après que deux feux avaient été allumés au niveau du canapé du salon, un sur la chaise roulante de l'octogénaire et un dans la chambre à coucher.

Meurtre de Mireille Knoll : qui sont les deux suspects ?

Mais qui a bien pu commettre pareilles atrocités? Deux suspects sont interpellés. L'un d'eux, Yacine Mihoub, est le fils d'une voisine de Mireille Knoll. Alors qu'il venait de sortir de prison, il s'était rendu à l'appartement de l'octogénaire le jour du drame. L'homme âgé de 28 ans au moment des faits la connaissait depuis sa jeunesse et venait parfois lui rendre visite. Mais cette fois, ses intentions auraient été monstrueuses.
D'après l'enquête, sur les lieux, Yacine Mihoub aurait été rejoint par Alex Carrimbacus, âgé de 21 ans, un homme aux antécédents psychiatriques que le voisin de Mireille Knoll avait rencontré en prison.
Quelques jours après le drame, les deux hommes sont mis en examen pour "meurtre sur personne vulnérable et commis en raison de la religion de la victime", "vol aggravé" et "dégradation par moyen dangereux pour les personnes". Quant à la mère de Yacine Mihoub, elle a été mise en examen peu après pour "modification des preuves d'un crime". Elle est, entre autres, accusée d'avoir nettoyé le couteau qui pourrait être l'arme du crime et se trouvait dans la chambre de son fils. En novembre 2020, la cour d'appel de Paris confirme le caractère antisémite du meurtre.

Deux accusés, deux versions des faits

Les deux accusés, eux, se rejettent mutuellement le blâme. Alex Carrimbacus a assuré que Yacine Mihoub lui avait proposé de le rejoindre chez Mireille Knoll pour "un plan thunes". Selon le suspect, avant le meurtre, Yacine Mihoub aurait accusé l'octogénaire de l'avoir "balancé" et d'être responsable de son précédent emprisonnement. Il l'aurait alors violemment poignardée en criant "Allah Akbar".
Mais Yacine Mihoub présente une toute autre version des faits. Il explique que le jour du drame, c'est Alex Carrimbacus qui lui avait demandé si l'octogénaire était "blindée". Ils se seraient alors rendus au domicile de Mireille Knoll. Yacine Mihoub aurait ensuite vu son ami asséner ces coups de couteau à la vieille dame.

Les fils de Mireille Knoll demandent un "jugement le plus sévère possible"

Le fils de Mireille Knoll, lui, a besoin de connaître la vérité pour faire son deuil. "Je veux savoir qui a transpercé onze fois le corps de ma mère, dit-il. Il va bien falloir que celui qui a enfoncé onze fois le couteau dans le corps de ma mère se dénonce. Il faut vraiment de la haine pour faire ça et cette haine, ça ne peut être que de l'antisémitisme", a-t-il confié à France Info. Quant à l'autre fils de la victime, Daniel Knoll, il "espère qu'il y aura un jugement sévère, le plus sévère possible", a-t-il déclaré à LCI. Récemment, dans le 11e arrondissement, une allée Mireille Knoll a été inaugurée.