La zoophilie, examinée à l'Assemblée Nationale

Non, la zoo-pornographie n'est pas répressible par la loi française. Mais cela pourrait changer, grâce à une proposition de loi débattue à l'Assemblée Nationale. Voilà une barbarie bien plus fréquente qu'on ne le croit, un tabou enfin attaqué par les députés.

La zoophilie, examinée à l'Assemblée Nationale
© Capture d'écran - Vidéo filmée par un zoophile belge

Une nouvelle proposition de loi pour empêcher et sanctionner la diffusion de contenus zoo-pornographiques. a été étudiée en Commission des affaires économiques. Elle est débattue le 26 janvier à l'Assemblée nationale.
La zoophilie est malheureusement une pratique bien plus répandue que l'on ne le croit… Et l'explosion de la zoo-pornographie en est une sinistre preuve. Sur la Toile, les vidéos de femmes et hommes pratiquant des fellations à des chiens ou même des cochons, des pénétrations par des chevaux et autres immondices, pullulent.

La zoo-pornographie, une atrocité impunie

"On pense qu'il y a un million et demi de films qui sont vus chaque mois" en France, a expliqué à Konbini Benoît Thomé, dont l'association Animal Cross combat ces pratiques. Dans l'Hexagone, les vidéos zoo-pornographiques sont faciles d'accès. Sur certains sites, "on ne vous demande même pas si vous avez 18 ans", a-t-il ajouté.

En outre, certains forums ou sites zoo-pornographiques permettent la diffusion de petites annonces dans lesquelles des quidams recherchent sans complexe des animaux (et parfois leur propriétaire) afin de pratiquer des activités sexuelles. Des espaces sur lesquels des personnes amatrices de zoophilie, dont certaines sont passées à l'acte, peuvent échanger sur leurs travers sans vergogne.  

Selon une enquête de l'association Animal Cross publié en 2019, les animaux les plus recherchés pour des abus sexuels sont les chevaux et les chiens.

L'organisation a récemment diffusé une partie de vidéo filmée par un zoophile belge, qui tente d'attirer un petit chaton à une activité sexuelle. Bien que censurée, la vidéo contient des images qui peuvent choquer.

"Une partie des zoophiles sont pédophiles"

L'association Animal Cross rapporte notamment le cas d'une éleveuse de chiens ayant proposé une "saillie de son beauceron", qui a reçu une réponse... d'un zoophile. Lorsque l'éleveuse a souhaité porté plainte, les gendarmes lui ont simplement répondu que celui-ci n'était pas dans l'illégalité

"Une partie de personnes qui s'adonnent à la zoophilie sont aussi pédophiles, on peut appeler ça des détraqués sexuels, c'est donc une raison supplémentaire de lutter contre ce phénomène. Le lien entre maltraitance animale et humaine est quelque chose de documenté", a expliqué Benoît Thomé dans Marianne.

Ce qu'une nouvelle loi pourrait changer

Si cette proposition de loi est adoptée, "la production, la diffusion, et la consultation des contenus zoo-pornographiques" seront prohibées d'une peine allant jusqu'à quatre ans d'emprisonnement et 60.000 euros d'amende... Ce qui n'est pas encore le cas théoriquement.

Depuis 2004, seule la pratique de la zoophilie est interdite, mais la zoo-pornographie passe entre les mailles du filet. L'article 50 de la loi n°2004-204 qui stipule : "Le fait, publiquement ou non, d'exercer des sévices graves, ou de nature sexuelle, ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30.000 euros d'amende". 

Les "petites annonces de demande ou d'offre d'actes sexuels avec les animaux", et "l'incitation à la zoophilie" en général pourraient également être interdites et sanctionnées à l'issue de l'adoption de cette proposition de loi.