Chelsea Manning, lanceuse d'alerte et symbole du combat transgenre, a tenté de se suicider

La lanceuse d'alerte Chelsea Manning a tenté de se tuer le 11 mars, deux jours avant de comparaître devant un tribunal de l'État de Virginie, aux États-Unis. L'ex-analyste du renseignement américain, qui avait transmis des documents secrets à WikiLeaks, a refusé de témoigner contre Julian Assange.

Chelsea Manning, lanceuse d'alerte et symbole du combat transgenre, a tenté de se suicider
© Cliff Owen/AP/SIPA

Chelsea Manning, ancienne informatrice de WikiLeaks, a tenté de se suicider le 11 mars, selon son groupe de soutien. L'ancienne analyste militaire américaine devait comparaître devant la justice le 13 mars, après avoir refusé de témoigner devant un grand jury, dans le cadre de l'enquête sur WikiLeaks et son fondateur Julian Assange, qui avait été arrêté à l'ambassade d'Equateur à Londres en avril 2019. "Elle a été conduite à l'hôpital et est actuellement en train de se remettre", a indiqué l'agence de communication le Sparrow Project. Cette hospitalisation ne libère pas l'ancienne analyste militaire de son obligation de comparaître devant la justice le 13 mars. Malgré tout, Chelsea Manning n'est pas près de céder. "Mme Manning a indiqué précédemment qu'elle ne renierait pas ses principes, quand bien même cela devait lui porter de graves préjudices", lit-on dans le communiqué. L'ancienne informatrice considère que la procédure du grand jury est "hautement susceptible" d'entraîner des abus.

Chelsea Manning, symbole de liberté
En 2010, l'ex-analyste du renseignement américain transmet des centaines de milliers de documents classés secret défense à Julian Assange, en rapport avec les guerres d'Irak et d'Afganistan, après avoir tenté, sans succès, de contacter des grands médias américains tel que le New York Times, Morts de civils, fautes militaires, attaques disproportionnées de l'armée, conditions de détention des prisonniers délétères : les révélations sont saisissantes. 

À l'époque, elle n'a pas encore entamé sa transition vers le sexe féminin et répond au prénom de "Bradley". En août 2013, elle est condamnée à 35 ans de prison. Après sept ans de détention, en 2017, Barack Obama commue sa peine et Chelsea Manning, qui est devenue une femme durant son emprisonnement, est libérée de la prison militaire de Fort Leavenworth dans le Kansas.

Toutefois, elle refuse de témoigner dans le cadre d'une enquête sur WikiLeaks et est de nouveau incarcérée en mars 2019 pour outrage à la justice. Pour son refus de coopérer, la lanceuse d'alerte est soumise à des sanctions telles que des amendes quotidiennes à payer ainsi qu'une incarcération "dite coercitive".