Mc Do : Le manager qui filmait sa collègue licencié... sa victime aussi !
Les employées du Mc Donald's de la rue Réaumur, à Paris, sont indignées. Leur responsable vient d'être licencié après avoir filmé sa collègue dans les vestiaires, à l'aide de son portable. La jeune femme qui l'a dénoncé a également été virée, mais elle ne compte pas se laisser faire...
Les faits remontent au 20 novembre. Une employée du Mc Donald's situé rue Réaumur, à Paris, se change dans les vestiaires pour femmes lorsqu'elle découvre un téléphone portable en train de la filmer. "Il se trouvait dans le casier grand ouvert d'une de mes collègues […] Il enregistrait avec la caméra dirigée vers mon casier et l'entrée des toilettes du vestiaire des filles", témoigne Eva, la victime, dans les pages du Parisien. L'appareil non verrouillé lui permet de prendre connaissance de l'identité du propriétaire : il s'agit de son manager. La jeune femme, âgée de 20 ans et en poste depuis une quinzaine de jours seulement, appelle la police. Il est 23h30 : des policiers du Service de Traitement Judiciaire de Nuit arrivent alors sur les lieux et questionnent le principal suspect, qui livre "des explications confuses" selon les forces de l'ordre.
Après 24 heures de garde à vue au commissariat, le manager avoue les faits. "L'intéressé a fait l'objet d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, du chef d'atteinte à l'intimité de la vie privée par fixation, enregistrement ou transmission de l'image d'une personne", explique la police.
Victime de voyeurisme, elle est licenciée !
Le 23 novembre, la direction de Mc Donald's a annoncé le licenciement de ce voyeur, qui a préalablement fait l'objet d'une enquête interne. Quant à la victime, qui a porté plainte, et à ses collègues femmes, elles seraient "revenues", selon un responsable de l'équipe, interrogé par Le Parisien qui ajoute :"Il n'y a pas de malaise. On est une équipe soudée. Tout va bien [..] L'ambiance est bonne." Pourtant, la jeune victime a été virée !
Comment est-ce possible ? Après cette affaire qui l'a bouleversée, l'étudiante a décidé de s'arrêter un moment, alors qu'elle n'était qu'en période d'essai. Les ressources humaines lui ont proposé de changer d'établissement, ce qu'elle a refusé. Quelques jours plus tard, un courrier lui a indiqué que la chaîne de fast-food mettait fin à sa période d'essai et qu'elle étaitlicenciée. "On m'a proposé une transaction financière pour que je démissionne, mais j'ai aussi refusé. Je n'allais pas quitter mon travail alors que c'est moi qui ai été agressée !" Eva pense que ce sont les liens familiaux entre son manager et le gérant de la boutique, père et fils selon elle, qui auraient poussé la direction à l'éloigner du restaurant.
Bien décidée à ne pas se laisser faire, elle a porté l'affaire aux Prud'hommes, mais cette histoire a laissé des séquelles. "Je n'en dors plus la nuit depuis, je me sens salie. Partout où je vais, je regarde s'il y a des caméras", raconte l'étudiante qui est rentrée chez ses parents, près de Rouen, pour un court séjour.
Son manager aurait été gracié, d'après des informations du Parisien, mais une audience se tiendra début 2020. Pour rappel, le voyeurisme est un délit passible d'un an de prison et de 15 000 euros d'amende depuis août 2018.