Bébé : l'horreur dans un coffre de voiture

Certains faits divers défient l'imagination. Un couple corrézien a été mis en examen dimanche, après la découverte dans un coffre de voiture de leur fillette de moins de deux ans, totalement à l'abandon, privée de soins et dissimulée à tous depuis sa naissance.

Voilà une histoire sordide qui dépasse l'entendement. Une petite fille a été trouvée déshydratée, nue, sale, apparemment fiévreuse, dans un couffin placé dans le coffre d'une voiture que la mère avait amenée à un garage à Terrasson, en Dordogne, à 10 km de leur village de Brignac-la-Plaine.
Les employés avaient été alertés par "des bruits bizarres, comme des gémissements", venant de l'arrière, et avaient ouvert le coffre. Puis ils avaient alerté les gendarmes, alors que la mère, présente, ne semblait "pas avoir conscience de la gravité de ce qu'elle avait fait", selon le garagiste, cité dans La Montagne, qui précise que d'après les pompiers "à quinze minutes près la vie de la fillette était en jeu".
La jeune enfant, qui n'a pas d'identité et ne parle pas, a été enfermée depuis sa naissance, et, plus grave, elle présente des retards importants; notamment de la taille, du poids et de capacités incompatibles avec son âge, estimé à entre 15 et 23 mois", a déclaré à l'AFP le procureur de Brive, Jean-Pierre Laffite. Si le bébé est aujourd'hui hors de danger, il nécessitera "une prise en charge extrêmement lourde pour compenser ses carences ".
La mère, d'origine portugaise et sans emploi, aurait déclaré aux enquêteurs avoir accouché seule, et avoir caché le nourrisson à son compagnon, portugais également. Cet artisan du bâtiment au chômage a assuré ignorer l'existence de la petite, un parmi "de nombreux points qui demanderont vérification", a relevé le parquet. Vendredi soir lors de son interpellation à son domicile, il était très alcoolisé et son audition n'avait pu commencer samedi qu'après une nuit en dégrisement.
Le couple a été mis en examen pour privation de soins et d'aliments par ascendant au point de compromettre l'état de santé, violences volontaires habituelles sur mineur de 15 ans, et dissimulation ayant entraîné atteinte à l'état-civil d'un enfant.
Les "violences" visées seraient de nature psychologique ou environnementale, précise-t-on de source judiciaire, soulignant l'absence "d'indication de violence physique".
Ce couple "sans histoire" qui vivait, en bon voisinage, dans un bourg pavillonnaire, a également une fille de 4 ans et deux garçons de 9 et 10 ans, normalement scolarisés et qui n'"ont jamais attiré l'attention". Ces trois enfants ont été confiés aux services sociaux et provisoirement placés. Un magistrat devra évaluer si les aînés pourraient être rendus aux parents.
La femme de 45 ans et son compagnon de 40 ans ont été présentés à un juge d'instruction de Brive et laissés en liberté sous strict contrôle judiciaire. Le couple encourt une peine de prison maximale de 10 ans.