Il réclame la perpétuité pour le meurtre de sa compagne, mais...
Stupeur au prétoire. Fabien Souvigné, qui avait réclamé à la cour d'assises de Côte-d'Or la "perpétuité" pour avoir étranglé sa compagne et découpé son corps en 2012 à Dijon, n'a été condamné "qu'à 22 ans" de réclusion criminelle.
"Pour ce que j'ai fait à Marion, pour la souffrance que je fais subir à sa famille et pour que plus jamais je ne puisse faire de mal à quelqu'un, je demande à ce que la cour me condamne à perpétuité", avait déclaré l'accusé, jugé pour "meurtre aggravé".
Mercredi après-midi, l'avocat général Jean-Michel Ezingeard avait requis une peine de trente ans de prison au regard de la "violence" de Fabien Souvigné et de sa consommation d'alcool et de stupéfiants.
La disparition de Marion Bouchard avait été signalée le 8 février 2012 par sa famille. Deux jours plus tard, la fuite de son compagnon, Fabien Souvigné, avait déclenché une enquête plus approfondie. Interpellé en région parisienne fin février, le jeune homme de 25 ans avait reconnu avoir étranglé la serveuse de 21 ans au cours d'une dispute, dans la nuit du 15 au 16 janvier, puis avoir dispersé les morceaux de son cops en trois endroits différents de Dijon le 1er mars 2012. Interrogée sur les raisons qui l'avaient poussé à entreposer le corps pendant plusieurs jours dans son appartement, l'accusé avait répondu : "La peur. La peur de savoir qu'on a pu tuer quelqu'un, la peur de décevoir beaucoup de gens et vouloir laisser l'espoir à la famille de Marion".
Lors d'une perquisition, les enquêteurs avaient découvert dans le garage du couple une scie portant des traces de sang et de matières organiques, ainsi qu'un chariot de supermarché qui aurait servi à transporter une partie du corps.
Fabien Souvigné a raconté à la cour avoir tué sa compagne pour ne "plus entendre" ses "insultes". Au premier jour du procès, la relation du couple avait été décrite comme "fusionnelle" et tumultueuse, avec une victime "extrêmement jalouse". "Je ne voulais pas la tuer, je voulais juste qu'elle se taise", avait assuré le jeune homme, brun et mince avant de préciser qu'ils avaient bu du vin ce soir-là.