L'enfer de 2 garçons enfermés à la cave pendant 3 ans
Le calvaire de deux enfants de 10 et 12 ans dans une maison de Pavillons-sous-Bois, vient de prendre fin. Le père et la belle-mère ont été mis en examen pour violences sur mineur, défaut de soins, privation de nourriture, et placés en détention provisoire.
Ils dormaient enfermés dans une cave insalubre en Seine-Saint-Denis, sans lumière, au milieu de leurs déjections : ces gamins ont vécu l'horreur, avant que l'aîné ne dénonce ces mauvais traitements à la police. L'adolescent s'est rendu mercredi soir au commissariat de Bondy pour raconter "que le père frappait son petit frère" de 10 ans. Quand les policiers sont arrivés au domicile, ils ont découvert les conditions abominables dans lesquelles les bambins étaient obligés de dormir : un mince matelas "posé au sol", dans la cave de la maison, qui était "très sale" et "dans un état de délabrement avancé". "Ils dormaient sans couverture, au milieu de leurs détritus", a précisé une source judiciaire.
Sans lavabo, ni point d'eau, les enfants étaient contraints de faire leurs besoins dans la pièce, sans fenêtre, "qui n'était pas nettoyée". Les parents "mettaient les enfants dans la cave et les enfermaient à clé à partir d'une certaine heure, sans électricité". Les deux garçons, qui n'étaient jamais à table avec les adultes, se sont plaints aux enquêteurs de ne pas manger à leur faim. Ils étaient également victimes de violences, dont le degré reste à définir. Mais "sur les bras, ils avaient des ecchymoses, des griffures... C'était assez important", a souligné une source proche du dossier.
Pour justifier ces mauvais traitements, le père, un plombier de 39 ans, a déclaré que sa progéniture était insupportable : "Ils cassaient tout". Cette situation qui dépasse l'entendement durait sans doute depuis trois ans et aurait commencé après le départ de la mère - "une toxicomane qui a disparu dans la nature", selon le dossier - et "l'arrivée de la belle-mère", une femme de 44 ans, sans emploi. Celle-ci a un fils de 7 ans, qui a lui sa propre chambre, à l'étage. Ce dernier est plutôt "gâté" et fréquente une école privée.
Délaissés, brutalisés, les deux fils du père sont eux scolarisés dans un établissement différent, qui avait d'ailleurs fait des "signalements" depuis lesquels la famille était suivie. Les enfants maltraités ont été placés à l'aide sociale à l'enfance.
