Barbara, victime d'inceste, a "basculé dans l'horreur"

Son célèbre morceau, L'Aigle Noir, serait une métaphore de son enfance dévastée par le traumatisme de l'inceste de son père. Dans son autobiographie publiée en 1998, soit un an après sa mort, Barbara évoquait à demi-mots l'atrocité: "J'ai de plus en plus peur de mon père. Il le sent. Il le sait. J'ai tellement besoin de ma mère, mais comment faire pour lui parler ? Et que lui dire ? Que je trouve le comportement de mon père bizarre ? Je me tais".
Monique Serf, de son vrai nom, a pourtant tenté de révéler le drame, lors de son adolescence. Alors qu'elle fait une fugue, elle commence à raconter aux gendarmes les comportements de son père, Jacques. Mais celui-ci parvient à manipuler les esprits des policiers et à décrédibiliser totalement les propos de sa fille.

Barbara : son "terrible secret"

L'inceste est, encore aujourd'hui, un lourd tabou dans la société, alors que pas moins d'un Français sur dix déclare en avoir été victime, selon des enquêtes de l'Ined et de l'Ipsos.

Barbara a également raconté comment les nuits se sont transformées en cauchemar, dans son autobiographie.

En 1940, la petite fille s'installe avec sa famille dans une maison à Tarbes, alors que la Seconde guerre mondiale faisait rage. C'est visiblement à cet instant que la terreur s'immisce dans sa vie. 

"Un soir, à Tarbes, mon univers bascule dans l'horreur. J'ai 10 ans et demi. Les enfants se taisent parce qu'on refuse de les croire. Parce qu'on les soupçonne d'affabuler. Parce qu'ils ont honte et qu'ils se sentent coupables. Parce qu'ils ont peur. Parce qu'ils croient qu'ils sont les seuls au monde avec leur terrible secret", a-t-elle écrit.

A 19 ans, la jeune femme met le cap vers Bruxelles afin de commencer une carrière de chanteuse. Un moyen de s'en sortir, de mettre le passé derrière elle. Son succès n'est-il qu'un cautère sur une jambe de bois ?

Barbara : son grand regret face à la mort de son père

La chanteuse a toujours regretté de ne pas avoir pu dire adieu à son père, décédé à Nantes en décembre 1959, des suites d'une tumeur. Barbara est arrivée trop tard à son chevet. 

"J'oublie tout le mal qu'il m'a fait, et mon plus grand désespoir sera de ne pas avoir pu dire à ce père que j'ai tant détesté : Je te pardonne, tu peux dormir tranquille. Je m'en suis sortie, puisque je chante", a-t-elle confié.