Mort de Karima (Fonky Family) : le destin tragique de la chanteuse de "Bad Boys de Marseille"

La Cité Phocéenne a perdu une de ses voix, Karima, Kalima H de son vrai nom, qui faisait partie du groupe Fonky Family. Contactée par le Parisien, sa famille a révélé que l'artiste était décédée le 9 avril 2019, il y a un an et demi, des suites d'une longue maladie à 46 ans dans le 3e arrondissement de Marseille.
La chanteuse était connue pour son apparition dans le tube Bad Boys de Marseille avec le rappeur Akhenaton en 1996, auquel elle avait donné une touche féminine. C'est un autre membre de la "FF," Sat l'Artificier, qui a officialisé la triste nouvelle via Twitter le 18 novembre. "Elle était la voix féminine des Bad Boys de Marseille. Karima, merci pour ce refrain légendaire. Et tout le reste. Repose en paix", a-t-il écrit sur le réseau social.

Karima et la Fonky Family

Le rappeur Sat avait raconté en 2010 les débuts de Karima avec la Fonky Family dans une interview pour l'ABCDR du son. "Elle avait intégré le groupe quand on était dans cette période très funk, parce qu'on voulait des refrains chantés. C'est Pone qui l'avait rencontrée. Elle avait chanté sur un morceau du Rat et de Choa et on avait vraiment accroché à sa voix, donc on lui avait dit que pour nous c'était comme si elle faisait partie du groupe", avait-il expliqué.

Il était ensuite revenu sur leur rencontre avec le groupe de rap IAM, en 1995, lors d'un concert. "Et elle était avec nous sur scène ce fameux soir où on a rencontré IAM, ce qui fait qu'elle s'est aussi retrouvée sur Métèque et mat", s'était souvenu Sat.

La chanteuse avait également collaboré avec Akhenaton sur plusieurs titres comme Je ne suis pas à plaindre et Au fin fond d'une contrée.

Mais Karima a par la suite quitté la Fonky Family quand le groupe a choisi de prendre "un virage plus dur".  "Ça s'est terminé froidement. Elle a voulu arrêter le chant pour se mettre au rap mais ça ne collait pas", avait déclaré son ex-camarade à l'époque.

Karima, (très) loin de la scène

Interrogé par le quotidien, le promoteur de groupe de rap Majid a raconté qu'il avait recontacté Karima en 2016, à Marseille. "Depuis Métèque et mat, l'album d'Akhenaton, il ne se passait plus rien. Elle a trouvé un travail comme aide à domicile et elle s'est aussi occupée de ses parents âgés pendant un temps", a-t-il dévoilé.

Pourtant promise à un avenir musical radieux, Karima a vécu la désillusion de la scène après sa rupture avec la Fonky Family. 

"Au niveau artistique, elle n'a pas eu la chance de rebondir. Elle a très mal vécu cette période au point d'avoir le morceau et le clip de Bad Boys de Marseille en horreur et a passé dix ans à recevoir des fausses promesses", a confié Majid. 

La "voix d'or" marseillaise n'avait pourtant jamais arrêté la chanson... Lors de leurs retrouvailles, ce dernier a redécouvert  tout le temps de la chanteuse. "Elle avait un classeur entier de textes engagés. C'est là que j'avais réussi à la convaincre d'un retour, et d'enregistrer un album à Mulhouse. J'ai eu l'idée des affichettes avec son visage et les paroles de sa chanson emblématique… pour lui rendre hommage", a révélé au Parisien le promoteur, avant d'expliquer que la quadragénaire avait finalement fait marche arrière. 

Si Karima ne voulait plus être sous les feus des projecteurs, elle avait pourtant envie d'apporter son aide aux jeunes générations. "Elle voulait s'investir dans un collectif de chanteuses : le syndicat des piailleuses  pour protéger et aider les jeunes filles qui débarquaient dans l'univers du rap", a continué Majid au Parisien.

Son état de santé s'était dégradé en 2018... "Elle était affaiblie, elle avait maigri, mais gardait son sourire. Elle disait toujours tout va bien malgré son désespoir", s'est-t-il souvenu.

Les internautes, sous le choc de sa disparition, ont rendu un dernier hommage à Karima...