Marine Le Pen, éleveuse de chats certifiée : morsures et coups de griffe

Éric Dupond-Moretti et Marine Le Pen s'entendent comme chien et chat. De cela, l'actuel ministre de la justice, ancien ténor du barreau connu pour son verbe léché, ne s'en est jamais caché. Après avoir rappelé que la présidente du Rassemblement National incarnait "tout ce qu'[il] déteste" dans les colonnes du Parisien, c'est à son amour des chats qu'il s'attaque désormais.

"Madame Le Pen s'est apaisée, elle élève des chats"

Interrogé sur la surenchère sécuritaire défendue par certains responsables politiques de droite – à l'instar d'Eric Ciotti qui promeut un "Guantanamo à la française", le garde des Sceaux et compagnon d'Isabelle Boulay a lâché: "Quand j'entends certains politiciens requérir l'état d'urgence qui prévoit des mesures dérogatoires concernant les libertés publiques, alors que ceux-là mêmes n'ont pas voulu voter l'application StopCovid parce qu'ils la considèrent liberticide, je me dis qu'on marche sur la tête". Et Dupond-Moretti d'ajouter: "La droite classique est tellement dans la dérive que madame Le Pen s'est apaisée, elle élève des chats".

Une punchline bien placée de l'ancien avocat qui fait écho aux confidences faites par Marine Le Pen au Point le 10 novembre dernier.

Récemment, celle qui se qualifie de "mère à chat" a décroché l'Acaced – soit l'attestation de connaissances pour les animaux de compagnie d'espèces domestiques. Un indispensable pour qui veut travailler avec les animaux. "J'ai six chats, dont trois femelles reproductrices. Mais seul un professionnel peut faire plus d'une portée par an", livrait-elle.

Depuis plusieurs années, la tante de Marion Maréchal-Le Pen s'est en effet investie dans la création d'un élevage amateur. Un projet qui était né de sa défaite aux régionales de 2015. Dans les colonnes du Parisien, elle confiait alors vouloir "tout arrêter" et "faire autre chose", comme monter "un élevage de chats".

Ses félins ? Des bengals hors de prix

Si son combat politique n'a pas failli, son vœu, lui, s'est réalisé. "Je ne fais rien payer, alors que les bengals sont des chats qui ont une vraie valeur [entre 1 500 euros et 2 000 euros, Ndlr.]. […] Ce qui m'intéresse, ce n'est pas l'argent. Je veille simplement à ce que ces chatons soient bien traités", confiait alors Marine La Pen dans Paris Match en 2018.

Comme chien et chat avec Jean-Marie Le Pen

En 2014, son amour des chats l'avait même poussée à prendre plus encore ses distances avec son père. Vivant alors dans le domaine familial de Montretout à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), Marine Le Pen avait vu l'une de ses chattes être dévorée par l'un des Doberman de Jean-Marie Le Pen. Une histoire rocambolesque qui l'avait amenée à plier bagages, soulignant un peu plus alors la scission familiale du clan Le Pen.

Un élevage homologué... et des vues sur l'Elysée

Des matous au Palais ? 

A nouveau, son amour pour ses boules de poils semble se mêler à sa politique. Le 4 novembre dernier sur les bancs de l'Assemblée Nationale selon Le Point, elle jetait un coup d'œil furtif à ses cours de l'école vétérinaire de Maisons-Alfort alors que les débats sur le vote de la prolongation de l'état d'urgence sanitaire faisaient rage dans l'hémicycle. Un comportement qui interpelle, au vu de la crise sanitaire et sécuritaire que traverse le pays.

Minou, minou...

Pas sûr, pour autant, comme le sous-entend le garde des Sceaux, que Marine Le Pen ait oublié son cheval de bataille.

Interrogée par Le Point sur sa possible stratégie de l'apaisement, elle rétorque: "Je ne joue pas l'apaisement, je suis apaisée, et je le suis d'autant plus que la situation est grave et tendue. Quand on a vocation à être présidente de la République, dans des périodes de tensions, de peurs, de troubles, il faut être d'autant plus précise, sûre de soi et apaisante. C'est le rôle de tout dirigeant".