Frédéric François : "J'étais devenu comme une plante"

Frédéric François a raconté son enfance particulière dans les "camps militaires", ses crises de spasmophilie et ses débuts dans la chanson. Désormais, l'artiste de 70 ans a des rêves plein la tête. Son prochain objectif ? Jouer la comédie !

Frédéric François : "J'étais devenu comme une plante"
© Capture d'écran - Non Stop People

Frédéric François est né en Sicile, mais a grandi en Belgique. Il a évoqué son enfance quelque peu particulière dans Non Stop People. Au début des années 1950, peu après la guerre, il émigre avec ses parents et ses 7 frères et sœurs, dans le pays de Jacques Brel, où son père exerce le métier de mineur. "Nous habitions dans le camp des prisonniers, dans un premier temps. J'étais trop petit pour comprendre. Il y avait encore des camps, c'était après la guerre. On leur avait promis une maison, mais les maisons qu'on leur avait données étaient des camps de militaires. Puis, on a habité en face du charbonnage, j'ai compris dans quelle famille j'évoluais"

Bien que la famille n'a pas de voiture et dispose de peu de moyens, le chanteur a une "enfance heureuse".

De Francesco Barracato à... Frédéric François 

Malgré tout, Frédéric François a la rage de réussir. "J'avais tout préparé pour ma carrière dans la chanson. Conservatoire, musique, orchestre... Et je me suis dit que si un jour je devais chanter en français, je ne devais pas avoir l'accent italien ou belge. Un jour, dans la cité où nous habitions, une voiture décapotable rouge s'arrête. Il vient frapper chez moi et dit à mon père : 'Je suis un imprésario, j'ai entendu parler de votre fils, j'ai envie de l'enregistrer'", a-t-il d'abord raconté.

Lorsqu'il signe son premier contrat avec une maison de disques en 1969, il a 19 ans et des rêves plein la tête.

Pour gommer son image d'immigré sicilien, il choisit de changer de patronyme. De Barracato, il passe à... François ! "Comme nous étions tournés vers la France et que la mode dans les années 70, c'était les deux prénoms, j'ai choisi le prénom Frédéric et le nom François sans réfléchir", s'est souvenu le chanteur de 70 ans auprès d'Évelyne Thomas. 

Ses "angoisses post-traumatiques"

Malheureusement, lorsque la folie disco s'empare de la France, Frédéric François est mis à l'écart. Ses passages dans les émissions de télévision se font rares, ses spectacles sont de moins en moins nombreux et son équipe l'abandonne petit à petit... L'artiste, qui est d'un naturel optimiste, a du mal à comprendre ce rejet soudain. Sans s'en rendre compte, il s'engonce dans des "angoisses post-traumatiques" et découvre qu'il est atteint de spasmophilie

"J'étais devenu comme une plante"

"J'étais devenu comme une plante et je ne comprenais pas pourquoi. Le médecin disait que j'étais un malade imaginaire. En fait, les angoisses se nourrissaient du magnésium, une fois que j'ai fait ma cure, tout allait mieux", a détaillé le père de Gloria, 49 ans, Vincent, 47 ans, Anthony, 44 ans, et Victoria, 30 ans.

Frédéric François, bientôt comédien dans une série ?

Désormais, Frédéric François est un homme comblé, qui défend la "liberté d'aimer". Particulièrement touché par l'assassinat de Samuel Paty, il a expliqué qu'il ne pouvait concevoir l'intolérance.

"Si demain, ma fille venait à la maison pour me présenter son nouvel amoureux et qu'elle me disait: 'Il est black', je dirais : 'Wahou, on va avoir de magnifiques enfants métissés'. C'est pareil pour la religion. Moi, j'ai épousé une polonaise d'origine française, avec un père belge et des enfants siciliens...", a expliqué à Non Stop People l'époux de Monique Vercauteren, avec qui il est marié depuis 50 ans. 

Quant à l'avenir, il le voit encore sur scène. Surtout, le chanteur qui a été traumatisé par le confinement rêverait de passer devant la caméra et jouer la comédie, notamment dans des séries.

"Je peux jouer dans des séries policières, je connais toutes les mimiques de la mafia ! J'ai tous les gestes", a-t-il expliqué avec entrain. L'appel est lancé...