Michèle Torr, rongée par la mort tragique de sa mère dont elle se sent coupable

Michèle Torr, endeuillée par la récente mort du père de son fils, Christophe, a longtemps vécu avec un lourd fardeau à porter, celui du sentiment de culpabilité. À seulement 18 ans, elle a perdu sa mère dans un tragique accident de voiture et a mis du temps à se relever de cette tragédie.
À l'époque, la jeune chanteuse qui commence à se faire un nom entame sa première tournée et passe quelques jours à Marseille pour s'y produire. En pleines fêtes de fin d'année, Clémente, la mère de l'artiste, rend visite à sa fille, galvanisée par la fierté.
Lorsque cet heureux séjour s'achève, celle-ci repart chez elle retrouver son époux et son autre fille Brigitte. Malheureusement, les choses ne se passent pas comme prévu...
Clémence Torr monte au volant de sa nouvelle voiture, achetée par sa fille Michèle grâce à ses premiers cachets d'artiste. Un dernier baiser avant de démarrer. La chanteuse en herbe ne sait pas, à cet instant, qu'elle ne reverra plus jamais celle qui lui a donné la vie. 

Michèle Torr : une terrible nuit de décembre

Un soir de décembre 1965, alors qu'elle se produit sur la scène de l'Alcazar, à Paris, Michèle Torr reçoit un télégramme qui lui fait l'effet d'un coup de poignard dans le cœur. Elle apprend l'atroce nouvelle: sa mère vient de mourir, à 40 ans, des suites d'un accident de voiture, celle qu'elle lui avait offerte avec joie. "J'ai été assaillie par la culpabilité. J'ai aussi craint de ne pas avoir été assez présente et aimante. Elle rêvait d'avoir une maison à elle, je n'ai pas eu le temps de la lui acheter", s'est souvenue l'artiste auprès de Nous Deux.

"Je culpabilisais pour ce cadeau, pour tout. J'ai été longtemps en dépression. L'arrivée de mon fils (Romain Vidal, fruit de sa romance avec Christophe, ndlr) m'a beaucoup aidée", avait-elle précisé dans Vie Privée, Vie Publique, en 2010.

Michèle Torr, inspirée par sa mère

Malgré l'absence qui pèse depuis longtemps, Michèle Torr garde un souvenir impérissable de sa mère. "Je l'adorais. Je lui devais tout, même ma carrière", avait-elle raconté à Mireille Dumas.

Il faut dire que Clémente Torr a eu une vie courte, mais qui a manifestement inspiré sa chère fille: "Elle avait travaillé toute sa vie dans une petite fabrique de balais en paille de riz, alors qu'elle avait rêvé de faire, elle aussi, une carrière de chanteuse. Dans sa jeunesse, elle avait même été remarquée par Jean Nohain, qui l'avait engagée pendant plusieurs semaines à la radio. Mais sa famille l'avait obligée à renoncer! Et elle était devenue l'épouse de mon père, la femme d'un modeste facteur de campagne. Sans elle, moi aussi je serais peut-être restée ouvrière dans la même fabrique de balais, où j'avais commencé de travailler à 15 ans".

Espérons que ce triste sentiment de culpabilité s'étiole au fil des années...