Jean-Charles de Castelbajac, créateur

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Quel petit (ou grand) geste faites-vous pour la planète ?
J'ai une conscience de l'inconscient. J'ai arrêté de coller des chewing-gums sous les tables, je ne dessine plus avec des feutres toxiques, je refuse de prendre des sacs en plastique quand je suis dans un magasin. Je marche beaucoup et je fais du vélo.
J'ai également redéveloppé cette culture de la main verte, j'essaye que mes fleurs durent plus longtemps… Et puis je suis très conscient du problème de l'eau donc, par exemple, je ne prends plus que des douches, j'ai arrêté les bains.

Qu'est-ce qui vous révolte le plus ?
L'inconscience collective dans un premier temps, mais aussi la présence du plastique alors qu'on s'en sert tous… Ca m'a vraiment frappé dans le désert, entre Essaouira et Casablanca : tout est constellé de sacs en plastique qui volent au vent. Tout ce qui est créé par l'homme et qui n'est pas recyclable me semble ubuesque et tout à fait révoltant. Aux Etats-Unis, les supermarchés sont tous passés aux sacs en papier.

Si vous étiez un super-héros, que changeriez-vous pour venir en aide à l'environnement ?
Il y a un super-héros qui est né de la conséquence d'une tragédie, à savoir la bombe d'Hiroshima. C'est un personnage de manga tout à fait exceptionnel qui s'appelle Astroboy. Il est né du nucléaire et se bat contre lui. Je serais donc Astroman puisque je ne suis plus un "boy".

Quel lieu voudriez-vous préserver à tout prix ?
En tant qu'artiste, j'arrive à trouver de la beauté à tous les lieux, même les plus dévastés par la pollution. Un jour, j'ai vu un monceau de détritus au Brésil, c'était d'une beauté transcendantale. C'est affreux, mais la beauté elle est partout. Si je devais préserver un lieu de toute cette pollution, ce serait très égoïstement le lieu de mes origines, de ma famille : le Gers. C'est une région qu'il faut, encore aujourd'hui, vraiment conquérir et désirer.
 

Avez-vous une mauvaise manie pas très écolo ?
J'en ai encore beaucoup, mais j'essaye de les maîtriser. Je ne trouve pas le mot " écolo " très rigolo, il a une vraie mauvaise connotation et ne donne malheureusement pas envie de l'être, ce qui est terrible. J'ai un problème en tant que créateur par rapport à l'écologie : quand je vois les marchés bios ou l'esthétique vestimentaire de l'écolo, j'y vois une espèce de "coolerie " qui ne correspond pas à ma vision de ce combat.

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