La solitude et les dettes

Après avoir brûlé la chandelle par les deux bouts, Françoise Sagan finit sa vie seule et pauvre. Elle perd ses proches les uns après les autres : son frère, ses parents, sa compagne... Elle n'écrit plus après 1996 et la parution de son Miroir égaré. Après une sombre histoire de fraude dans "l'affaire Elf" du nom de l'entreprise pétrolière, le fisc la somme de payer millions de francs et de régler ses retards d'impôts. Ses livres ne se vendent plus, Françoise Sagan déménage pour un appartement plus petit.
"Sa principale blessure venait de cette histoire avec le fisc. Elle se sentait coincée. Elle s'est enfermée dans un désenchantement élégant. Elle restait en pyjama, lisait les grandes romancières anglaises et écrivait au lit, sa célèbre Kool à la main. Elle demeurait pourtant pudique et coquette, se remaquillait un peu avant de me recevoir, témoigne Guillaume Durand, qui s'est entretenu avec elle, à cette époque.
A l'aide de sa nouvelle compagne, Ingrid Mechoulam, femme de millionnaire, Françoise Sagan s'accroche, bien qu'alitée à cause d'"une double fracture à la hanche", racontait son fils à L'Obs, en 2009.
Cette dernière rachète ce qu'elle peut des biens de l'écrivaine, comme le manoir du Breuil."Pendant les deux ans qui ont précédé sa mort, elle a lancé des appels au secours que personne n'a voulu entendre. Sauf à la fin, où elle a reçu, en Normandie, la visite d'un émissaire du ministère de la Culture", rapporte son fils unique, qui a hérité des dettes de sa mère et qui tente de faire revivre la fièvre Sagan."Mais c'était trop tard. Elle est décédée sept jours plus tard."
©  GINIES/SIPA

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