Michel Galabru est mort à 93 ans

Le Figaro rapporte la mort de Michel Galabru, lundi 4 janvier. Le comédien, âgé de 93 ans, est décédé dans son sommeil à 5h30. Sa famille a confirmé la nouvelle à l'AFP. Monstre sacré, à la fois du cinéma français et du théâtre, Michel Galabru a gagné le coeur du public en interprétant l'adjudant Chef Gerber dans la série de films Le Gendarme, aux côtés de Louis de Funès. Aussi à l'aise dans la comédie que dans le drame, il avait remporté le César du Meilleur acteur en 1977 pour son rôle dans Le Juge et l'assassin, de Bertrand Tavernier.
Pourtant, rien ne prédestinait ce fils d'ingénieur à fouler les planches. Né en 1922 à Safi, au Maroc, le jeune Michel Galabru a un rêve : devenir footballeur professionnel. C'est finalement la scène qui l'emporte, pour ce grand admirateur de Sacha Guitry. Michel Galabru passe avec succès le concours d'entrée au Conservatoire d'art dramatique, après deux ans de préparation. Suivent sept ans au sein de la prestigieuse Comédie Française où il interprète les textes des plus grands auteurs : Shakespeare, Molière, Marivaux, Feydeau... Après plusieurs rôles mineurs, sa carrière au cinéma décolle en 1962 grâce au film d'Yves Robert, La Guerre des Boutons. En 1964, il décroche le rôle sans doute le plus emblématique de sa carrière : celui de l'adjudant chef Gerber dans Le Gendarme de Saint-Tropez, aux côtés de Louis de Funès. Il interprète ce personnage, attachant et perpétuellement dépassé, dans les cinq suites.              
Sa filmographie compte de grands succès populaires tels que La Cage aux Folles, Les Sous-Doués ou Papy fait de la Résistance. Cette étiquette "comique" lui colle à la peau et Michel Galabru ne se voit proposer de rôles dramatiques que plus tard. Sa performance dans Le Juge et l'Assassin, réalisé par Bertrand Tavernier, crève l'écran et lui vaut le César du Meilleur acteur en 1977, lors de la deuxième édition de la cérémonie. Pour la jeune génération, il restera le compère de Dany Boon dans Bienvenue Chez les Ch'tis, auquel on doit la cinglante réplique : "C'est le Nord."     
Malgré le succès, Michel Galabru n'a jamais abandonné ses premières amours, les planches. En 2008, son rôle dans la pièce Les Chaussettes - opus 124 lui vaut le Molière du Meilleur comédien, qu'il reçoit à 85 ans. Il y a encore deux ans, il était en tournée avec La Femme du Boulanger, dans laquelle il donnait la réplique à son fils, Jean. 
Depuis quelques temps, Michel Galabru est apparu très affaibli. Au mois de novembre, il a été contraint d'annuler les représentations de deux spectacles qu'il devait jouer, à Paris et en province. Le comédien a aussi été très affecté par deux décès survenus dans son entourage. Son frère, Marc, est mort en octobre 2014, et il a perdu sa seconde femme, Claude, emportée par la maladie de Parkinson, en août 2015.  
Le monde du cinéma, de la politique ainsi que de nombreux anonymes ont exprimé leur tristesse sur les réseaux sociaux. Fleur Pellerin, Ministre de la Culture et de la Communication, a salué un "immense comédien" qui "portera à jamais dans le coeur des Français l'uniforme singulier d'un humour tendre et populaire". Gilles Jacob, président du Festival de Cannes jusqu'en 2014, a rapproché cette disparition et celle de Michel Delpech, survenue le 2 janvier : "Bras dessus, bras dessous, les 2 Michel s'en sont allés, même finesse d'analyse, l'une comique, l'autre sociétale, les 2 accomplies. Merci." Même la Gendarmerie Nationale a salué la mémoire de l'acteur à travers un joli message : "Hommage à Michel Galabru : coup de képi au dernier gendarme de Saint-Tropez ! #ILoveLesGendarmes."
Michel Galabru laisse derrière lui une oeuvre de près de 250 films et téléfilms. Plusieurs longs-métrages le mettant en vedette doivent encore sortir dans les prochains mois.