Michel-Edouard Leclerc, son éprouvant premier métier : le PDG toujours marqué par "la culpabilité"
Il est probablement le patron préféré des Français et un visage incontournable des médias. Mais avant de devenir un puissant homme d'affaires, Michel-Edouard Leclerc a démarré au bas de l'échelle. Tout, tout en bas...

A 73 ans, Michel-Edouard Leclerc a toujours pour ambition d'offrir à ses clients des prix justes pour faire leurs courses. S'il n'est pas un saint qui se paye uniquement en bonne conscience, il sait toutefois l'importance de respecter le budget de plus en plus serré des Français. Il faut dire que son premier boulot l'a mis face à une dure réalité.
"La première fois que j'ai travaillé…"
Avant d'être le grand patron que l'on connaît, Michel-Edouard Leclerc - dont on ne connait pas le montant de la fortune mais qui payerait entre 200 000 et 250 000 euros d'impôts par an selon Le Parisien - a d'abord été.... éboueur ! C'est le tout premier travail qu'il a réalisé pour les centres Leclerc, dont il est aujourd'hui le patron. En juillet 2014, Michel-Edouard Leclerc avait raconté cette anecdote surprenante à RTL.
Il avait raconté que son père estimait que pour bien comprendre l'économie de l'entreprise familiale, il devait en connaître tous les rouages. À commencer par les poubelles donc. C'est ainsi qu'il a été chargé de trier les déchets de l'enseigne familiale de Landerneau, sa ville natale. "La première fois que j'ai travaillé c'était dans le magasin de mes parents. Si je voulais passer mes vacances comme je voulais, il fallait d'abord que je fasse mon mois de stage. Et j'étais payé", a d'abord relaté l'homme d'affaires.
"Ça reste, comme une culpabilité"
"Mon père avait cette théorie, c'est qu'il fallait commencer par les poubelles. Dans les poubelles, on voit tout. On voit le gâchis, on voit le vol, on voit la casse et on voit aussi la rotation des stocks. On triait : ce qui était encore récupérable, on le donnait à des associations caritatives (…)", expliquait Michel-Edouard Leclerc.
Et à ce père de quatre enfants, remarié à la Russe Natalia Olzoeva, de poursuivre : "Quand on trie les poubelles, on apprend à avoir de l'abnégation. Le salarié qui était avec moi (…) m'a démontré qu'il y avait de la pauvreté dans ma ville de Landerneau. Il y avait des SDF et ces gens attendaient que nous partions pour venir se précipiter sur les poubelles et faire à leur tour leur propre tri."
Une expérience qui l'a marqué au fer rouge. "Ça reste, comme une culpabilité. Tant que cette pauvreté elle existe, on a des droits, mais on a des devoirs", a conclu celui qui est aujourd'hui l'un des boss de la grande distribution en France.