Patrick Bruel victime d'un appel au boycott : "Cela ne fait pas disparaître les victimes..."

Les Francofolies reviennent du 10 au 15 juillet prochains à La Rochelle. Le célèbre festival musical accueillera des stars de la chanson telles que Sting, Ninho ou encore Pascal Obispo. Et, parmi les têtes d'affiche de cette édition 2024, un artiste créé la controverse. En effet, la venue de Patrick Bruel n'est pas vue d'un bon oeil par toutes ! Pourquoi cela ?

Un collectif féministe dénonce le "silence" des Francofolies

Jeudi 11 juillet, Patrick Bruel doit se produire devant le public des Francofolies. À trois mois du concert, le collectif Nous Toutes 17 monte au créneau contre l'interprète des tubes Place des grands hommes, Casser la voix et Qui a le droit. L'association féministe a publié un message pour demander sa déprogrammation. "Nous avons écrit aux Francofolies pour demander l'annulation de sa programmation le 11 juillet", peut-on lire, pointant du doigt le "silence" de l'organisation de l'événement musical.

La raison ? Patrick Bruel a été accusé ces dernières années d'exhibition sexuelle et agression sexuelle. "Nous sommes étonnés par ce choix de programmation qui ne correspond pas aux valeurs que vous prônez dans votre politique de développement durable qui notifie notamment que des 'actions de lutte contre les violences sexistes et sexuelles' sont engagées", peut-on lire. Nous Toutes 17 estime que "permettre à des agresseurs présumés d'être sur le devant de la scène revient à se porter caution d'actes intolérables". 

Deux enquêtes classées sans suite en 2020

Pour rappel, des enquêtes préliminaires visaient Patrick Bruel pour agression, exhibition ou encore harcèlement sexuel. Deux masseuses accusaient le chanteur et comédien de 64 ans pour des faits datant de 2019. Des enquêtes toutefois classées sans suite en septembre 2020, la justice ayant donc pris aucune sanction contre Patrick Bruel. D'autres femmes chargeant le chanteur avaient été entendues au moment de l'enquête pour des faits remontant jusqu'en 2008.

Une décision de justice mentionnée par le collectif féministe qui n'en démord pas dans sa démarche de boycott : "Si aujourd'hui, les différentes enquêtes ont été classées sans suite, cela ne fait pas pour autant disparaître les témoignages des victimes." Le collectif déplore la "visibilité positive" octroyée par le festival à Patrick Bruel et ajoute être prête à "engager une action publique" si leur lettre publique est ignorée. De son côté, Patrick Bruel, qui reste donc innocent des faits reprochés en l'absence d'une condamnation judiciaire, ne s'est pas encore exprimé ouvertement sur cet appel au boycott.